Le Festival international du raï se tiendra du 21 au 23 juillet avec des artistes emblématiques de cette scène et de nouveaux visages venant entonner à plusieurs voix, le mythique courant musical. Le son raï va déferler sur la ville de l'Oriental, dans un flot ininterrompu durant trois jours et trois nuits. Attention ! Les puristes, les passionnés de la première heure, les moins de vingt ans qui ont accroché à la voix éraillée de feue Cheikha Remitti, n'hésitant pas à chanter il y a plusieurs décennies l'amour, la liberté, la femme et bien d'autres thèmes sulfureux qui traînaient alors un parfum de scandale, peuvent dès à présent se réjouir. Ils vont renouer avec «un état d'esprit, un mode de vie, authentique. Un univers très touchant qui vous marquait et ne vous quittait plus», souligne Safy Boutella, compositeur algérien hors-pair qui a longuement suivi et approché les raïmen alors qu'il était au plus fort de la préparation du premier album international de Khaled, Kutché signé en 1988. La suite présageait la future carrière du jeune « cheb » de l'époque. Le public oujdi va accueillir à compter du 21 juillet les « héritiers » de l'effet raï, parvenus à s'imposer en Occident : on se souvient encore du Cinquième élément (1997), film de Luc Besson, où Milla Jovovich se balançait en apesanteur telle Jane Fonda dans Barbarella, sous la voix de Khaled… «Le raï est un état d'esprit, un mode de vie, authentique. Un univers très touchant, qui vous marquait et ne vous quittait plus». Safy Boutella, compositeur algérien hors-pair. On ignore encore si les spectateurs déjà rompus aux quatre précédentes éditions de ce festival international célébrant le raï seront en apesanteur ou extatiques quant à la nouvelle programmation, cinquième du nom, qui propose des têtes d'affiche mais aussi de nouvelles voix. Si l'Association Oujda arts honore chaque année les personnalités originaires de la région de l'Oriental, son choix s'est porté sur Jahloul Bouchikhi dit Chico, directeur de l'événement et originaire d'Oujda afin de lui témoigner sa reconnaissance. Aussi, en digne enfant de l'Oriental, Chico et The Gypsies en duo avec Cheb Aïssa, présenteront au Maroc, une première, l'album, « Gypsy Raï », actuellement en promotion mondiale. Au menu du programme, figure également Cheb Mami qui devrait interpréter un répertoire connu du public, on ignore pour l'heure si des featuring sont prévus à cette occasion avec d'autres artistes. Ce festival, notamment placé sous le signe de la diversité, accueillera une formation issue d'Amérique Latine, Latino Groove, avec fusion salsa et musique de la la région de l'Oriental, nouveau projet musical, pensé pour cette 5e édition. Comme la venue de Sami Raï ainsi que Rachid Kasmi, porte flambeau du raï marocain à l'étranger.Autre jalon de ce rendez-vous, la présence des mythiques Raïna Raï, porteurs de la culture et du son raï qui ont traversé plusieurs générations de public , au delà de Sidi Bel Abbes, dont ils sont originaires, non loin de Tessala, où naquit Cheikha Remitti et DJ Sem, nouveau poulain et premier DJ raï en Europe. Longue vie donc à cette 5e édition du Festival international de raï et une pensée pour Cheikha Remitti, ambassadrice de cette musique détonante, proche de nos grands-parents, de nos parents, et de nos futurs enfants. Cheikha Remitti, qui moins d'un mois avant sa disparition, enflammait la scène du Cabaret sauvage, à Paris, lunettes noires vissées sur le nez et robe blanche arabe, comme deux jours avant l'ultime concert et adieu au public : c'était le 15 mai 2006 au Zénith…Aujourd'hui, la flamme raïe a son zénith. Juste pour être libéré il a parlé de sa femme et son fils. Une fois libre sa famille a disparu. Sa femme et son fils qui n'a jamais existé. Il chante l'amour. Dans l'intimité il blesse sans regret.