La présidente de la commission d'éthique du PAM, Khadija Rouissi, a remis, mardi, sa démission au secrétaire général. Le parti du «Tracteur» vient de perdre un de ses éléments de gauche. Un de plus. Le départ de Khadija Rousssi, membre du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et présidente de la commission d'éthique du parti, vient d'allonger la liste, déjà longue, des défections dont souffre le PAM depuis quelques mois. Dans sa lettre de démission, la présidente de l'association laïque «Bayt al Hikma» regrette que le PAM «manque de projet», et ajoute que «désormais, le seul objectif du PAM est la course aux élections». Autre raison de sa démission, et non des moindres, «la campagne brutale qui serait menée au sein du parti contre les progressistes, en l'absence de tout contrôle et surveillance à l'encontre des élus PAMistes». Jointe par téléphone, la principale intéressée a préféré ne pas répondre, sous prétexte que rien ne la lie désormais au PAM. Le divorce ne s'est décidément pas déroulé à l'amiable. Le gouffre entre les progressistes et les notables du parti semble se creuser de plus en plus, d'autant plus que les éléments de gauche, encore présents au sein du PAM, semblent soutenir sa décision. C'est le cas de Moustapha Mrizek, secrétaire général du PAM dans la région Meknès-Tafilelt, qui lors d'un entretien accordé au portail Hespress, a attribué la responsabilité de cette démission au secrétaire général du parti, Cheikh Biadillah : «L'entière responsabilité est portée par le secrétaire général national, c'est lui qui a mené la politique de « diviser pour mieux régner »». La plupart des éléments de gauche souffrent en effet du départ de leur mentor, Fouad Ali El Himma, se sentant esseulés et à la merci des notables conservateurs qui prennent de plus en plus de place au sein du parti. Contacté par Le Soir échos, Salah El Ouadie, porte-parole du PAM et lui aussi ex-militant de gauche a déclaré «n'avoir que récemment appris la nouvelle de la démission de Rouissi, par voie de presse». «Une telle décision constitue, naturellement, un moment particulier pour le parti, d'autant plus que la démission provient d'un membre fondateur et de la présidente de la commission d'éthique», regrette-t-il. Concernant l'hypothèse selon laquelle cette défection serait une conséquence du retrait d'El Himma, El Ouadie répond : «Ce n'est pas parce que de nombreux militants de gauche ont rejoint El Himma, à la création du parti, que ces mêmes militants, qui claquent la porte, le feraient à cause du retrait de l'ami du roi».