Les deux journalistes français ont été reçus hier sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay par leur famille et le couple présidentiel. Les deux ex otages ont eu une journée chargée d'émotions. La libération des deux journalistes français retenus en otage par une frange armée des talibans en Afghanistan au bout de dix-huit mois d'isolement n'est peut-être pas si surprenante que cela. Elle est en effet devenue assez prévisible au lendemain du discours de Barack Obama, celui annonçant le retrait progressif des troupes américaines (et internationales) du sol afghan, suivi de la même annonce de la France concernant ses propres troupes. Mais les vraies réponses, ou du moins complètes, de leur libération, ne seront pas tout de suite. A savoir que les conditions premières ou initiales des ravisseurs ont été tout de suite satisfaites par les négociateurs français, quelques semaines après l'enlèvement de Stéphane Taponier et d'Hervé Ghesquière. La libération de prisonniers talibans, exigée par les ravisseurs avait dû attendre la validation du président Hamid Kerzaï. Tout cela a pris une bonne année selon les spécialistes du dossier. Puis il a fallu mettre sur pied les modalités de la libération, supporter les exigences ascensionnelles de chefs de bandes avides, mettre au point le transfert des prisonniers. Un pas en avant était suivi à chaque fois de deux pas en arrière, jusqu'à leur libération mercredi dernier. Après 547 jours de détention, Hervé Ghesquières et Stéphane Taponier ont livré leurs premières réactions à Villacoublay, l'aéroport militaire près de Paris. C'est sur France 3, leur chaîne, que les deux journalistes ont tenu à prononcer leurs premiéres déclarations, quelques minutes après être sortis de l'avion. Ils étaient accueillis par le président de la République et sa femme, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense. «Cela fait trois-quatre nuits que je ne dormais plus», a déclaré Hervé Ghesquières, euphorique et soulagé. «Stéphane va bien aussi, heureusement qu'on était là tous les deux, super forts. C'est vraiment quelqu'un de super fort», dira son confrère. «Sur les 18 mois (de captivité), j'ai passé 8 mois seul, du 13 avril au 13 décembre 2010». Apparemment, ils ont déjà repris du poil de la bête. «On va très bien moralement, car on savait que ça allait bien se finir. On pouvait tenir encore», a assuré Stéphane Taponier, sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay, où une foule de journalistes attendait les deux hommes. Après des tests de santé effectués à l'hôpital, les deux hommes se sont rendus au siège de leur employeur, France Télévisions, pour être accueillis par leurs confrères, plus émus que jamais par leur libération.