Après plus de cinq mois de captivité en Irak, la journaliste Florence Aubenas du quotidien français «Libération» ainsi que son guide irakien, Hussein Hanoun, sont enfin libres. Grand soulagement dans beaucoup de pays, notamment en France. L'envoyée spéciale du journal «Libération» Florence Aubenas et son guide irakien, Hussein Hanoun retenus en otage pendant cinq mois viennent d'être libérés. Enlevée le 5 janvier dernier à Bagdad, Florence Aubenas était en route dimanche pour la France, où elle était attendue en fin de journée à l'aéroport de Villacoublay, dans la banlieue sud de Paris. «Florence Aubenas a été libérée. Elle est en route pour la France. Elle va arriver à la fin de la journée à (l'aéroport de) Villacoublay», avait déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay, Cécile Pozzo di Borgo. Son guide irakien, Hussein Hanoun al-Saâdi, lui aussi liberté, a retrouvé sa famille. L'homme âgé de 44 ans a été très ému par les retrouvailles, témoignent les médias. Il a été accueilli à sa sortie de voiture par son épouse et ses enfants. Ces derniers se sont jetés en pleurs dans ses bras. Et pour célébrer l'événement, les voisins de l'ex-otage ont sacrifié un mouton en son honneur. En France, l'heure était à la joie. La nouvelle annoncée par le ministre des Affaires étrangères français, Philippe Douste-Blazy, a été accueillie par un immense soulagement. Le président Jacques Chirac a exprimé "la joie de la France tout entière" lors d'une intervention radiotélévisée diffusée à la mi-journée. Jacques Chirac a salué "l'extraordinaire mobilisation en France et à l'étranger" en faveur des deux otages. Il a aussi rendu hommage à la "mobilisation constante" et au "travail acharné de Jean-Pierre Raffarin et Michel Barnier". Le président Chirac avait personnellement informé la famille de Florence Aubenas de sa libération. «On a eu un appel du chef de l'Etat nous annonçant qu'elle était sécurisée à Bagdad, ce qui était déjà un énorme soulagement, et ce matin, on a eu la confirmation du Premier ministre qu'elle était dans un avion et qu'elle quittait l'Irak», a déclaré sur France 2 le frère de Florence, Olivier Aubenas. «Je croyais que je savais ce que signifiait le mot bonheur et il n'en était rien, c'est beaucoup mieux que ce que j'en pensais, c'est une vraie déflagration", a déclaré sur France Info la mère de la journaliste, Jacqueline. En même temps, une joie intense régnait sur les locaux de la rédaction du journal «Libération». Les collègues de Florence n'ont pas caché leur immense joie. «C'est un truc qu'on attend tellement que quand on l'apprend, c'est irréel», a déclaré une journaliste Dominique Simonnot. Le directeur de la rédaction du quotidien, Antoine de Gaudemard, a déclaré que Florence Aubenas était en bonne santé et qu'elle n'avait pas subi de mauvais traitements. Les trois otages roumains retenus en Irak pendant un mois et demi ont annoncé dimanche qu'ils avaient été emprisonnés dans la même cellule que Florence Aubenas. «J'ai appris sa libération, il y a 20 minutes et je suis très heureux que notre consoeur, qui était avec nous dans la cellule, ait été libérée", a déclaré Sorin Miscoci, caméraman de la télévision privée Prima TV détenu en Irak pendant 55 jours avec deux autres journalistes, Marie Jeanne Ion et Ovidiu Ohanesian. Ces derniers ont été libérés le 22 mai. Parmi les réactions politiques, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, qui a exprimé dimanche son "soulagement". Cependant, il a demandé a ce que le Parlement obtienne "toutes les informations utiles" sur cette affaire. En effet, le secrétaire général de «Reporters sans frontières», Robert Ménard, s'est refusé à tout commentaire sur les circonstances de la libération des otages «Il est trop tôt pour bâtir des scénarios. Il y a des hypothèses, on pourra les vérifier dans les jours qui viennent», a-t-il dit. Il faut, entre outre, noter que Robert Ménard avait évoqué la veille, avant de se rétracter, une demande de rançon de la part des ravisseurs des otages.