Christian Chesnot et George Malbrunot, les deux journalistes français qui étaient retenus en otages, par l'Armée islamique en Irak, sont désormais libres. Leur libération met un terme à quatre longs mois de doute et d'incertitude sur leur sort. Le Père-Noël est déjà passé pour les Français en général et, en particulier, pour les familles des deux journalistes retenus en otages depuis le mois d'août. Le Père-Noël est également passé pour le gouvernement français. Un cadeau qui devenait presque inespéré et, pour y avoir droit, Nicolas Sarkozy aurait fait des mains et des pieds. Il n'est malheureusement plus de ce gouvernement. Cependant, c'est bel et bien Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, venus accueillir les deux journalistes à l'aéroport militaire de Villacoublay, qui se sont adjugé le cadeau en sa totalité. Il ne faut toutefois pas oublier l'incontournable Michel Barnier, le chef de la diplomatie française a même effectué la liaison, à bord d'un Falcon de l'armée de l'air, entre Chypre, où l'avion militaire qui les transportait a fait escale, et Villacoublay. « Christian Chesnot et Georges Malbrunot sont maintenant en route pour Paris. Ils ont été libérés au terme d'une très longue attente, partagée par tous les Français. Je veux leur dire notre joie à nos deux compatriotes ainsi qu'à leur famille et à leurs proches, qui ont témoigné d'un courage et d'un esprit de responsabilité extraordinaires. » C'est en ces termes que s'est exprimé Jacques Chirac, dans une déclaration télévisée, relayée par diverses agences de presse, au lendemain de l'annonce de la libération des deux journalistes, dont la détention en Irak aura atteint 124 jours. Outre sa « joie » dont il a fait part, le président français s'est félicité du « rassemblement de la nation ». Il est à rappeler que Jacques Chirac est allé jusqu'à écourter ses vacances, au Maroc où il se trouvait depuis lundi dernier. Au passage, le président français a remercié toutes les autorités publiques, tous les responsables politiques, tous les responsables religieux, qui, « en France et dans le monde, dans un exceptionnel élan de solidarité, nous ont apporté leur coopération et leur soutien ». Il est également à préciser que les déclarations de Jacques Chirac n'ont été faites qu'une fois l'avion militaire qui a transporté les ex-otages ait quitté le sol irakien. « Tant qu'ils n'avaient pas quitté l'Irak, nous avions quelques inquiétudes, compte tenu de la dangerosité du pays actuellement », a tenu à souligner Jean-Pierre Raffarin. Mais pour en arriver à ce dénouement heureux, l'affaire des deux journalistes français aura connu des hauts et des bas, allant de périodes où l'optimisme était le maître-mot à des moments de fortes incertitudes, jusqu'à des conjonctures où régnaient inquiétude et angoisse. Des épreuves assurément pénibles, aussi bien pour les familles des ex-otages que pour le gouvernement français, notamment lorsque celui-ci avait été mis en difficulté, en septembre, lors de l'échec d'une première tentative de libération de Christian et George. Le tapage médiatique qui avait escorté cette première offensive diplomatique du Quai d'Orsay a également été pointé du doigt. Craignant qu'une sur-médiatisation de l'événement ne porte préjudice à la libération des deux otages ou à leurs vies, le gouvernement français a, depuis lors, opté pour le secret concernant ses interventions en ce sens, se contentant de distiller l'information et tenir l'opinion publique renseignée de l'état de santé des deux journalistes. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, affirmé qu'aucune rançon n'a été ni versée, ni exigée par les ravisseurs. Raffarin ayant insisté, depuis le début de la crise, sur le fait que les négociations se déroulaient toujours à travers des intermédiaires. Cependant, certains députés français insistent sur le fait que le Parlement puisse être informé des diverses tractations qui ont prévalu pour la libération des otages. Aussi, estiment-ils que le gouvernement est en droit de divulguer ou non, toute ou une partie de l'information, qualifiant cela de légitime et de prudent de sa part.