IFA Maroc a organisé, jeudi à Casablanca, une table ronde sur les nouvelles mesures en matières de réglementation des changes. Une occasion pour Jaouad Hamri, directeur de l'Office des changes, d'éclairer les opérateurs économiques sur les différents chantiers menés par l'institution, notamment en matière de contrôle et de réglementation. A l'occasion de son assemblée générale annuelle, le groupement marocain de l'association fiscale internationale (IFA Maroc) a organisé une table ronde sur le thème «les nouvelles mesures en matières de réglementation des changes» animées par Jaouad Hamri, directeur de l'Office des changes. Le but de cette table ronde était de mettre la lumière sur les différents chantiers en cours de réalisation menés par l'Office des changes, notamment en matière de contrôle de façon à assurer la continuité de l'amélioration de la réglementation et des relations avec les opérateurs économiques. L'intérêt de cette rencontre était également de permettre l'échange entre l'Office des changes, les professionnels et les opérateurs économiques : «Nous apprenons beaucoup des professionnels et des opérateurs économiques», a avoué Jaouad Hamri directeur général de l'Office des changes. Le thème de cette conférence revêt une importance particulière. Dans le monde des affaires les questions de la réglementation des changes au Maroc deviennent de plus en plus incontournables pour se placer au premier plan des préoccupations des entreprises et des individus. «On s'inscrit dans une politique de confiance et de responsabilisation des opérateurs économiques et des citoyens pour dédramatiser le rapport à la devise et faire que la réglementation des changes, qui est une réglementation assumée et nécessaires, ne devienne plus un obstacle à l'acte d'entreprendre et d'investir», a tenu à préciser Jaouad Hamri. En effet, la réglementation des changes a connu au Maroc de profondes mutations ces dernières années et la démarche adoptée par l'Office des changes pour mener à bien ces changements paraît progressive, prudente et pragmatique. «D'ailleurs cette démarche a permis à notre pays de réaliser des résultats positifs en matière de préservation des équilibres financiers, de stabilité de la monnaie nationale, de stimulation des investissements et des exportations. De même, cette politique a contribué à la résistance de l'économie marocaine face à la crise financière et économique de ces trois dernières années», a souligné Abdelwaret Kabbaj, président de l'IFA Maroc. En revanche, à côté de ses mesures – et comme souligné lors de cette rencontre -, d'autres instructions de l'Office des changes, qui ont été publiées au cours de ces derniers mois, posent parfois des problèmes pratiques aux opérateurs économiques. Parmi eux, la dotation pour les professions libérales augmentées à 60 000 dirhams et qui posent le problème de la justification des dépenses. Le manque d'encouragement des jeunes ayant démarré une activité, souhaitant investir, lancer une société ou faire des prospections à l'étranger. En effet, une entreprise qui démarre n'a pas de chiffre d'affaires sur lequel le pourcentage/CA requis pourrait être calculé. Les 60 000 dirhams n'étant pas suffisants pour réaliser l'étude de préfaisabilité ou l'étude de marché à l'étranger. Selon le directeur de l'Office des changes, il s'agit d'une mauvaise interprétation des textes de loi. «Les interprétations peuvent être différentes d'une banque à l'autre ou même d'une agence à l'autre» a-t-il précisé . En effet, la réglementation des changes n'est pas toujours maîtrisé d'où un effort de communication et d'information mené par l'Office des changes. En réponse aux interrogations des opérateurs économiques, Jaouad Hamri a expliqué que pour les dotations de voyage d'affaires, des justificatifs doivent être présentés avant le départ (a priori). Ces justificatifs sont le barème et l'ordre de mission. Des justificatifs peuvent être exigés à posteriori mais ils ne concernent que l'organisation de réception. Pour ce qui est du compte en dirhams convertibles de l'exportateur, puisque ce dernier dispose d'une carte de crédit sans limitation, des justificatifs a posteriori sont demandés ; d'ailleurs au niveau du compte en dirhams convertibles ce n'est plus les frais de prospection qui doivent être justifiées mais toutes les dépenses professionnelles. Quand il s'agit de payer une importation, les formalités du commerce extérieur doivent être réalisées. Quand il s'agit de dépenses à l'étranger, des justificatifs sont exigés avec une tolérance de 20% (pour éviter de demander un ticket pour le café, le taxi ou autres). Pour ce qui est des prospecteurs pour investissements la dotation qui leur est fournie est égale à 10% du CA jusqu'à 200 000 dirhams. Cependant, si l'entreprise démarre son activité (elle n'a pas encore réalisé de chiffre d'affaires) elle bénéficie de 60 000 dirhams.