Le Comité de soutien des 7 ex-détenus d'Al Adl Wal Ihssane a tenu, vendredi à Rabat, une conférence pour dénoncer le refus de l'administration de les réintégrer dans leurs fonctions. Le Maroc doit faire un choix, c'est soit la transition démocratique, soit la confrontation. Et si le Maroc opte pour la démocratie, cette situation ne peut alors continuer ! ». Abdelaziz Nouaydi, coordinateur du comité de soutien des 7 ex-détenus d'Al Adl Wal Ihssane, exprime l'inquiétude unanime des militants des droits de l'Homme constatant qu'à l'heure où le Maroc ouvre ses portes à une nouvelle ère, un réel paradoxe entre la volonté royale et les pratiques makhzeniennes persiste. Et c'est pour dénoncer cette dichotomie que le comité de soutien des 7 ex-détenus d'Al Adl Wal Ihssane a tenu, vendredi 17 juin, au siège de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), une conférence. Réunissant des militants, des juristes, des avocats et des observateurs de diverses nationalités adhérant à Alliance for freedom and dignity international (AFDI), ce comité a surtout dénoncé un procès « inique » et « une violation grave des droits de l'Homme ».« Ces 7 ex-détenus ont été acquittés par la justice, mais ils ont été privés d'une réintégration à leur poste de travail. Aujourd'hui, ils n'ont aucun moyen de subvenir aux besoins de leur famille », s'indigne Abdelaziz Nouaydi. Et de préciser que le comité de soutien et l'AMDH ont adressé des lettres au Premier ministre, en sa qualité de « chef de l'administration », à ce sujet ; des lettres restées sans réponse à ce jour. « Le Maroc gagnerait à redorer son image de marque » en mettant un terme à ce genre de traitement. Guillaume Tefengang, avocat au barreau de Bruxelles. Organisée au lendemain du report par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Fès, jeudi 16 juin, de l'examen du dossier des 7 dirigeants d'Al Adl Wal Ihsane (Fès), cette conférence du comité a réitéré sa demande au gouvernement de désamorcer une crise qui n'a que trop duré. « Aujourd'hui, une vingtaine de personnes est toujours en détention dans le cadre de l'affaire Bellirej. Les principaux accusés ont été relâchés, alors que ces simples exécutants restent en prison», souligne le coordinateur du comité. Et d'ajouter que ces détenus ont été transférés, suite à la mutinerie de la prison de Salé du 16 mai, au pénitencier de Toulal à Meknès. « Poignets ligotées et yeux bandés, ils ont été abandonnés plusieurs heures dans l'autocar sous une chaleur torride, lors du transfert. « Jusqu'à ce jour, ils n'ont pas eu le droit ni de changer de vêtements, ni de prendre des médicaments. Et certains d'entre eux n'ont pas pu passer leur examens. Même le Coran qui est toléré à Guantanamo ne l'est pas à la prison de Toulal ! », s'insurge Abdelaziz Nouaydi. L'AFDI, qui suit de très près les procès des islamistes et des jeunes du Mouvement du 20 février, a rencontré les familles des 7 ex-détenus islamistes. Guillaume Tefengang, avocat au barreau de Bruxelles, se dit choqué par le drame de ces islamistes et estime que « Le Maroc gagnerait à redorer son image de marque » en mettant un terme à ce genre de traitement « qui n'est pas digne d'un pays civilisé ».