Le 15 juin dernier, la CGEM a tenu son assemblée générale ordinaire à Casablanca. Le bilan de l'exercice 2010 s'annonce positif . Nombreuses sont les réalisations, mais beaucoup reste à faire d'ici 2020. 2010 a été une année de défis pour la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), contexte oblige avec la crise internationale qui a frappé de plein fouet l'Europe, premier partenaire économique du Maroc. La crise est certes encore là, notamment dans le secteur du tourisme, mais globalement, le pays est en phase de sortie de crise, comme le démontre la récente reprise des activités du secteur du BTP. Toutefois, « nous étions préparés à ce genre de situation par le lancement, il y a une dizaine d'année, de plusieurs chantiers de réformes sur les plans économique et social », réitère Mohamed Horani, président de la CGEM. Malgré ce contexte d'instabilité et d'incertitudes économiques, le patronat marocain peut s'enorgueillir du nombre important des réalisations enregistrées lors de l'exercice 2010. L'introduction d'un IS préférentiel de 15 % pour les entreprises réalisant un chiffre d'affaires inférieur ou égal à 3 MDH est l'un des points forts de cet exercice. Cette démarche a été conçue dans une logique de réflexion globale, associant la problématique des finances publiques, la compétitivité de l'entreprise et les engagements des secteurs privés. Sur le plan social, la confédération a récemment organisé les premières assises de la RSE (responsabilité sociale des entreprises), dont le but est de promouvoir une culture managériale socialement responsable au sein des entreprises. Elles les aconduits à mieux maîtriser leurs risques sociaux, sociétaux, environnementaux et de gouvernance, ainsi qu'à se différencier positivement sur les marchés. De son côté, la CGEM a mis en place le label « e-thiq@ » pour le commerce électronique, qui devrait générer une confiance des cyberconsommateurs pour les entreprises opérant sur le net. Sur le plan social, l'augmentation des salaires des fonctionnaires, du Smig et du Smag dans le privé, est une des réalisations chères à la Confédération. A ce titre, « l'Etat a pris un engagement d'aides et de soutien envers les secteurs où cette augmentation aurait un impact négatif sur ses activités » confie M. Horani. La CGEM a également rendue publiques vingt propositions pour favoriser la création de l'emploi et la réduction du chômage. Ainsi, un portail a été élaboré pour la mise en relation des étudiants et des entreprises, afin de favoriser sans discrimination ni clientélisme, l'accès aux stages professionnels (www.cgemstage.com). Pour accompagner le développement et les changements que connaît le Maroc en cette période importante, « la CGEM participe de manière active aux réformes lancées dans le pays, notamment la révision de la Constitution. Nous devons faire confiance en notre pays, en ses atouts et en nos capacités à aller de l'avant » réitère M. Horani. A ce propos, le patronat a présenté 18 propositions sur les droits fondamentaux des entreprises et notamment l'institutionnalisation de l'économie de marché, l'égalité de genre pour les droits politiques, économiques, sociaux et culturels et la participation du privé dans la gouvernance nationale et régionale. Au terme de cette assemblée, la CGEM à présenté les grandes lignes de sa vision 2020, qui sera une sorte de référentiel pour permettre au patronat marocain de participer efficacement aux débats économiques et sociaux dans le pays. La vision a été élaborée sur la base d'une étude identifiant les gisements économiques opportuns, les moyens et les dispositifs appropriés de les investiguer et de les institutionnaliser. Cette vision, qui ambitionne d'assurer au Maroc un développement économique et social durable, se fixe cinq grands objectifs et repose sur sept chantiers. Les objectifs portent sur une croissance moyenne de 5,6 %, la couverture à 90 % des importations par les exportations, la participation de l'agriculture au PIB à hauteur de 10 % environ, celle de l'industrie autour de 30 % et celle des services à 60 %, en plus d'un PIB par habitant et par région égal à 60 % de celui enregistré dans la région la plus riche, et la création entre 2,5 et 3,5 millions d'emplois. - Introduction du principe de catégorisation des entreprises - Développement des conventions collectives - Propositions pour la régionalisation avancée - Création d'un comité de veille stratégique pour l'emploi - Réglementation des délais de paiement pour les PME - Réforme des contrats spéciaux de formation - Portail stop corruption (www.stopcorruption.ma) - Contrat-programme logistique Sept grands chantiers ont été déterminés pour promouvoir la croissance, notamment le renforcement de la compétitivité des entreprises, la promotion de l'éducation et de la formation professionnelle, l'encouragement de la recherche-développement et de l'innovation, la diffusion des TIC, la poursuite de l'amélioration du climat des affaires, le développement de l'épargne nationale et son orientation vers les secteurs productifs et la préparation des entreprises pour affronter les défis du développement durable et pour faire face aux obligations découlant de leur responsabilité sociale et environnementale. Ilham Mountaj