Les rapports moral et financier passent comme une lettre à la poste. L'éternel problème des cotisations des adhérents. M ohamed Horani souffle sa première bougie à la présidence de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).Un an après son investiture dans un contexte tendu de crise économique avec un lourd héritage à assumer, le patron des patrons semble déterminé à aller jusqu'au bout de ses engagements. «On nous reproche de ne pas faire grand-chose», lance-t-il, à l'occasion de l'Assemblée générale ordinaire, jeudi à Casablanca. «Nous restons fidèles à l'esprit de notre plan d'action 2009-2012 et nous devons oser et innover pour relever les nouveaux défis…», affirme-t-il. La lecture du rapport moral a clairement montré que sa première année d'exercice a été riche en termes de rencontres, colloques, séminaires, visites de travail et d'affaires. Toutefois, une question s'impose: le monde entrepreneurial a-t-il véritablement ressenti les répercussions de ces multiples activités? Aussi bien au niveau du management, de la compétitivité, la protection sociale, du climat des affaires, de la fiscalité, que de la recherche et développement et de la réduction des coûts de productions… les réalisations sont en deçà des attentes. La responsabilité de tirer la locomotive du développement incombe-t-elle uniquement au patronat ou bien au partenariat public-privé? Toute la question est là et la dernière déclaration de Mohamed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières au ministère des Finances, le 19 juin dernier à Saïdia, indiquant que la CGEM «manque de propositions innovantes» ne serait qu'une tempête dans un verre d'eau. Surtout lorsqu'on sait que la confédération patronale a pris en compte le contexte de crise lors de la formulation des propositions pour les projets de loi de Finances 2010 et 2011, comme l'a bien souligné Horani et à maintes reprises. La question de l'innovation nous renvoie automatiquement à l'épineuse problématique des moyens de financement des besoins de croissance de notre économie. Revenons-en à l'AGO, qui s'est tenue dans une ambiance qui prête le flanc à la critique. L'approbation des deux rapports moral et financier, en présence du ministre de l'Emploi Jamal Rhmani, n'a suscité aucun débat. Sans oublier la faible participation des adhérents et l'absence remarquée de grands noms du ghota des affaires. Le quorum requis (250 voix) par les statuts pour la délibération est même dépassé (274), précise Horani. Ont été votés à l'unanimité le bilan 2009, donner quitus au président et au conseil d'administration de la confédération, la reconduction du Commissaire aux comptes et enfin l'affectation de l'excédent de l'exercice. Le rapport financier fait état d'un bilan excédentaire de plus de 30 millions de dirhams. Dans le détail, les produits se sont améliorés de 11% à plus de 88 millions de dirhams. Suivant la même tendance, les subventions se sont chiffrées à plus de 13,8 millions de dirhams contre 3,2 millions l'exercice précédent. Quant aux dotations d'exploitation, elles se sont fixées à près de 1,9 million de dirhams, en lien avec «le problème des cotisations». Ces dernières ont vu leur niveau baisser à plus de 27 millions de dirhams en 2009 contre 33,8 millions de dirhams un an auparavant. Et pour cause: «2009 était une année électorale», explique le trésorier de la CGEM. Les provisions se sont établies, elles, à plus de 5,5 millions représentant près de 20% de l'ensemble des cotisations. A noter que cette question des cotisations pose un sérieux problème, et pourra même pousser le conseil d'administration à radier les adhérents qui n'honorent pas leurs cotisations. «On sera contraint d'apurer la base de données», prévient le trésorier. La Fédération nationale du tourisme FNT figure parmi les «mauvais payeurs», mais elle serait en passe de régulariser sa situation. Un défi de taille se dresse devant le patron des patrons et ses troupes: celui de l'inclusion de l'entreprise marocaine (toutes tailles confondues) dans les grands projets lancés par le gouvernement. Sur ce chapitre, Horani n'a pas manqué de mettre l'accent sur deux points cruciaux, à savoir la préférence nationale et la compensation industrielle. Gouvernements, à vos marques!. mohamed mounjid RSE En marge de l'Assemblée générale ordinaire de la CGEM, Mohamed Horani et Jean-claude Debois, président de l'agence LUCIE, organisme qui décerne en France le label LUCIE, ont procédé à la signature d'une convention de partenariat pour encourager la prise en compte et l'intégration par les entreprises des objectifs de responsabilité sociale et du développement durable dans leurs stratégies managériales. Cette convention a pour objet d'arrêter en commun accord entre les parties signataires, la mise en œuvre de la reconnaissance mutuelle et l'équivalence entre le label CGEM pour la responsabilité sociale des entreprises et le label LUCIE. Après la signature, il a été procédé à la remise du label CGEM pour la RSE aux entreprises récemment labellisées par la confédération. Il s'agit de Centrelec, CTT, Delassus, Iberma, Equal Phone / Out Sourcia, Phone Active & Phone On Line, Stcor Industrie et enfin Maroc Bureau.