Lors de l'assemblée ordinaire de la CGEM, les rapports moral et financier ont été adoptés rapidement et sans la moindre objection. L'absence du débat a marqué cette rencontre. Très attendue, l'assemblée générale ordinaire de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), tenue le 28 juin à Casablanca, n'a par ailleurs pas réussi à mobiliser l'ensemble des adhérents de l'association. Moins de 200 membres ont participé à cette rencontre où devaient en principe se décider les grands axes de la nouvelle stratégie de la Confédération qui fête son 45ème anniversaire. Mises à part quelques critiques formulées par certains adhérents concernant notamment le rapport financier, cette assemblée s'est passée dans un climat très…ordinaire. En dépit de ces critiques, le rapport moral et le rapport financier au titre de l'exercice 2001 ont été adoptés sans la moindre objection de la part des adhérents. Lors de cette assemblée, force est de constater que les règlements de compte entre certains adhérents l'ont emporté sur le débat de fond. Chose qui n'a pas manqué de décevoir nombreux participants, favorisant le mutisme sur la prise de position. « Nous sommes conscients que notre avis ne changera en rien la vision prédominante de la CGEM », confient certains adhérents. Ce que l'on peut retenir également de cette assemblée, c'est le sentiment de méfiance qui caractérise encore les rapports entre le patronat et les pouvoirs publics. Le constat fut relevé par Hassan Chami, président de la CGEM dans son allocution d'ouverture. Dans son intervention, il a demandé aux formations politiques de clarifier leurs positions concernant les politiques économiques qu'elles comptent mener, une fois au pouvoir. A ce propos, la Confédération compte publier incessamment un document regroupant l'essentiel de ses positions concernant les différents chantiers économiques. A en juger par les propos de M. Chami, «si le Maroc produit 400 milliards de DH de richesses par an, 8 milliards supplémentaires restent à mobiliser afin de créer 100000 à 120000 emplois par an». L'assemblée ordinaire de la CGEM fut également l'occasion de faire le point sur les rapports du patronat avec les partenaires sociaux. A ce sujet, le président de la Confédération demande à ce que ces rapports soient élucidés afin d'éviter d'éventuels dérapages. Allusion ainsi faite aux occupations d'usines. Concrètement, le patronat suggère au gouvernement de définir les motifs de la grève et définir l'acheminement duquel elle découle. Autre point à l'ordre du jour de l'assemblée, la nécessité de mobiliser plus d'efforts en matière de recouvrement des créances de la CGEM. Pour l'année 2001, 43% des cotisations des adhérents n'ont pas encore été honorées. Sur 2045 membres, 480 n'ont pas encore réglé leurs cotisations. «Une telle situation plombe les finances de la CGEM et ne lui permet pas de jouer pleinement son rôle comme fédérateur et porte-parole des opérateurs économiques», se justifient les membres du bureau. Et d'ajouter que «tant que le taux de recouvrement ne dépasse pas les 65%, cela posera une véritable contrainte dans la mesure où le bureau a du mal à prendre des décisions». Le fait que plusieurs adhérents n'honorent pas leurs cotisations, ne transmet-il pas un sentiment patent de non-identification à la vision de la CGEM?