La Caravane de l'Export en Afrique emmènera une délégation marocaine du 19 au 25 juin au Ghana, Bénin, Togo et Angola, avec comme objectif le renforcement des échanges commerciaux avec ces pays. Orou Guiwa Bio Toro, ambassadeur du Bénin au Maroc La Caravane de l'Export en Afrique fera une halte à Cotonou les 20 et 21 juin prochains. Comment avez-vous participé à l'organisation de cet événement ? J'ai souhaité personnellement que cette 4e édition de la caravane prenne en compte notre pays. Je m'en réjouis et m'en félicite. Cette visite d'hommes d'affaires au Bénin s'inscrit dans la volonté du Maroc d'approfondir ses relations et d'ouvrir des marchés avec les pays subsahariens. Depuis 2006, le souhait de voir les opérateurs économiques de nos deux pays collaborer a été exprimé. Pour l'organisation de la Caravane, Maroc Export m'a demandé les contacts des autorités béninoises, puis une première mission préparatoire est partie. La Caravane de l'Export en Afrique fera une halte à Cotonou les 20 et 21 juin prochains. Comment avez-vous participé à l'organisation de cet événement ? J'ai souhaité personnellement que cette 4e édition de la caravane prenne en compte notre pays. Je m'en réjouis et m'en félicite. Cette visite d'hommes d'affaires au Bénin s'inscrit dans la volonté du Maroc d'approfondir ses relations et d'ouvrir des marchés avec les pays subsahariens. Depuis 2006, le souhait de voir les opérateurs économiques de nos deux pays collaborer a été exprimé. Pour l'organisation de la Caravane, Maroc Export m'a demandé les contacts des autorités béninoises, puis une première mission préparatoire est partie. Pourquoi souhaitiez-vous que la 4e édition passe par le Bénin ? Au Bénin, nous avons conscience que le Maroc a fait des avances considérables qui peuvent intéresser le Bénin, comme par exemple dans le domaine des technologies. De plus, nous avons des réalités proches et la distance est plus courte entre nous qu'avec d'autres pays. Existe-il actuellement des accords entre les deux pays ? Actuellement, la chambre de commerce du Bénin collabore avec celle de Casablanca et des projets attendent d'être signés. Nous n'en sommes pas encore à parler de libre-échange mais les hommes d'affaires peuvent coopérer. Quels secteurs clés de l'économie béninoise peuvent intéresser les entrepreneurs marocains ? Actuellement, dans les relations économiques internationales, ce qui est importe, ce sont les exportations. Le Maroc produit un certain nombre de choses pour lesquelles il a besoin de débouchés. Les secteurs des banques ou des GSM intéressent le Maroc, comme l'a montré l'intérêt de Maroc Telecom pour Bénin Telecom. De même, dans le domaine des nouvelles technologies ou des constructions. C'est un opérateur marocain qui construit aujourd'hui l'Assemblée Nationale du Bénin. Et inversement, le Bénin a certaines ressources qui pourraient intéresser le Maroc. La stabilité politique est un des critères des investisseurs. Quelle est la situation politique actuelle du Bénin ? L'environnement de notre sous-région n'est pas très sain, vu ce qui s'est passé en Côté d'Ivoire. Mais le Bénin, heureusement, bénéficie d'une certaine stabilité, comme l'ont encore montré les dernières élections. Depuis les années 90, les élections se font sans violence. On estime qu'il y a une certaine stabilité, malgré un contexte régional instable (Nigéria, Côte d'Ivoire…). Le Bénin est un petit pays, il n'est pas riche comme la Guinée ou le Gabon mais c'est un pays de transit et de services qui a l'avantage d'être dans un espace de libre circulation des produits et personnes. Le Nigéria par exemple représente un marché de plus de100 millions de consommateurs, et tout ce qui est produit au Bénin peut circuler facilement sur le marché nigérian car nous avons signé des bilatéraux dans ce sens. C'est donc un avantage important parce que tous les pays n'ont pas ce privilège dans la sous-région. Quelle a été l'évolution des relations entre le Bénin et le Maroc ces 10 dernières années ? La situation est bonne. Dans le passé, les relations ont été difficiles du fait que le Bénin ait reconnu la République Arabe Sahraouie Démocratique(RASD). Mais depuis que le Bénin a retiré sa reconnaissance à la RASD, cela va beaucoup mieux. Nous avons aujourd'hui plus de 40 étudiants qui sont formés chaque année au Maroc. Et je crois qu'il est temps que le Maroc ait au moins un consulat honoraire au Bénin. Actuellement, il faut aller jusqu'au Ghana pour le visa et cela prend deux jours. Il nous faut un consulat pour faciliter la vie aux opérateurs économiques béninois qui désirent venir au Maroc et dans le même temps, cela pourrait beaucoup aider les Marocains vivent au Bénin. Quelles retombées espérez-vous de cette caravane ? Le Bénin ouvre ses portes au Maroc, avec des possibilités de délocalisations notamment. La délégation va voir les secteurs qui peuvent l'intéresser. Certains produits peuvent être achetés pour être revendus en Europe, puisque la production au Bénin est moins chère. Par exemple, des pays comme l'Inde viennent acheter les noix de cajou que nous produisons, pour les revendre plus cher chez eux. Le textile béninois peut aussi intéresser les opérateurs économiques marocains. Etant donné que notre économie est essentiellement basée sur l'agriculture, cela veut dire que c'est un débouché pour le Maroc par rapport aux intrants de bonne qualité qu'il produit. Propos recueillis par Somani Roland Amoussou et Céline Girard