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Meryem Jazouli, dans l'intimité du geste
Publié dans Le Soir Echos le 01 - 06 - 2011

Meyrem Jazouli, danseuse contemporaine et fervente initiatrice de projets sociaux, a clôturé ce week-end quatre mois de création artistique, avec ses apprenties danseuses de Hay Mohammadi à Casablanca. Avec une sensibilité touchante, elle sonde le pouvoir du geste en nous racontant « Veiller par le geste », un atelier restitué les 27 et 28 mai derniers.
Veiller par le geste est un espace de partage mêlant diverses expressions artistiques qui s'est clôturé en fin de semaine (voir encadré).
Meryem Jazouli, une chorégraphe qui nous livre les secrets du geste.
Quelles sont vos impressions après ces quatre mois d'atelier ?
L'expérience était incroyable et la curiosité du public m'a beaucoup touchée. Je suis satisfaite d'avoir accompli un travail artistique sans compromis et d'avoir réussi la finalité d'un projet de longue date. Nous avons surtout réussi à attirer le public dans notre espace et vers notre manière de concevoir les choses, et pas l'inverse. Veiller par le geste est un travail lié à l'intime et c'est un concept qui me tient à coeur. J'aime bien quand l'art fait réagir et ma plus grande satisfaction était là.
Quelles sont vos impressions après ces quatre mois d'atelier ?
L'expérience était incroyable et la curiosité du public m'a beaucoup touchée. Je suis satisfaite d'avoir accompli un travail artistique sans compromis et d'avoir réussi la finalité d'un projet de longue date. Nous avons surtout réussi à attirer le public dans notre espace et vers notre manière de concevoir les choses, et pas l'inverse. Veiller par le geste est un travail lié à l'intime et c'est un concept qui me tient à coeur. J'aime bien quand l'art fait réagir et ma plus grande satisfaction était là.
Quelle est l'origine du projet Veiller par le geste ?
J'avais participé à l'atelier Veiller par le geste à Tours, conçu par Bernardo Montet, directeur du centre chorégraphique national de Tours. La démarche artistique m'a plu et la déclinaison de ce concept dans le quartier de Hay Mohammadi a pris forme naturellement, suite à ma rencontre avec l'Association Initiative Urbaine en septembre dernier. J'ai pris conscience de la demande de participation et de création dans ces quartiers et j'avais envie d'initier un projet qui pousse les habitants à prendre la parole.
Veiller par le geste est un espace de création artistique, initié par Meryem Jazouli avec la collaboration de plusieurs artistes, invitant les habitants de Hay Mohammadi à s'exprimer par le geste, sous différentes formes d'art. Vendredi soir, la restitution des quatre mois d'atelier s'est ouverte avec un concert de chant de Meryem Koufi et s'est poursuivie avec une galerie de photographies consacrée aux danseuses contemporaines formées par Meryem Jazouli. Vers 21 heures, le public a assisté à un défilé de petites Hondas sous la houlette du peintre Hassan Darci. Déambulant dans les rues de Hay Mohammadi, les Hondas portaient sur leurs toits des maquettes artistiques réalisées par l'artiste, reconstituant l'architecture du quartier. S'en est suivie l'exposition vidéo menée par Youssef Barrada, avec la projection de six mini-films tournés par les jeunes du quartier et montrant en images le regard qu'ils portent sur leur quartier. La veillée s'est terminée par la lecture des écrits réalisés par le public et recueillis par Mohamed Elkhadiri. «Veiller par le geste» s'est poursuivi le lendemain par une journée expérimentale sous la tente du quartier Socica. Chaque participant était invité à s'exprimer par un geste libre (chant, danse, parole…) dans l'intimité de cette tente, face à un autre partenaire. Un concept « de l'ordre du personnel, où le participant prend dix minutes de son temps pour être avec soi-même », explique Meryem Jazouli.
Vous êtes une chorégraphe et danseuse contemporaine, mais vous réalisez des activités sociales comme pour Hay Mohammadi, l'association Anais ou l'orphelinat de Sidi Bernoussi. Pourquoi réalisez-vous des projets de cet ordre ?
Je trouve qu'il est important de partager la création artistique ailleurs que dans un périmètre connu. Notre public doit être partout et j'ai envie de pouvoir dialoguer avec lui et l'impliquer. J'ai envie d'entendre et de parler à beaucoup de monde et réveiller la réaction des gens qui n'ont jamais été confrontés à la danse contemporaine auparavant.
Vous avez réalisé plusieurs chorégraphies. Depuis Temps de Chien jusqu'à votre dernier solo Kelma… un cri à la mère, comment a évolué votre parcours artistique ?
Avec le temps, mon travail évolue vers plus de minimalisme, de sobriété et d'essentiel, aussi bien dans le geste que le propos. Le problème qui se pose dans certaines créations est le bavardage et la tendance à dire beaucoup de choses dans plein de directions. Ma quête personnelle est de travailler d'une manière radicale et minimale. Il y a encore du travail à faire et c'est ça qui me stimule et me motive.
Propos recueillis par Paola Frangieh


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