La Fédération des associations des parents d'élèves de Casa-Anfa a décidé d'observer un sit-in, le vendredi 27 mai, devant la délégation du ministère de l'éducation de Casa-Anfa. Un signe de protestation contre la décision du ministère de reporter les examens d'une semaine. La Fédération des associations des parents d'élèves de Casa-Anfa (FAPECA) monte au créneau pour manifester son opposition à la décision de report des examens, prise par le ministre de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur. L'organisation, qui est l'une des principales composantes de l'Union régionale des fédérations des associations des parents d'élèves du Grand Casablanca, appelle à l'organisation d'un sit-in, le vendredi 27 mai, devant la délégation du ministère de l'éducation de Casa-Anfa. « La menace d'une année blanche est écartée ». Ahmed Akhchichen, ministre de l'Education La manifestation est placée sous le slogan « Cessez de jouer avec l'avenir de nos enfants ». Selon la FAPECA, le délai d'une semaine demeure insuffisant pour rattraper le temps perdu. Pour rappel, le ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur a annoncé le report des examens et évaluations du primaire et du baccalauréat. Ainsi, les épreuves du primaire, initialement prévues le 24 juin, auront lieu le 30 juin et la session ordinaire du baccalauréat se déroulera du 21 au 23 juin, au lieu du 14 au 16 juin. Pour Ahmed Akhchichen, « ces reports visent à accorder une semaine de plus aux élèves, pour mieux préparer les examens » a-t-il précisé, lors d'une sortie médiatique sur la première chaîne nationale. La fédération des associations des parents d'élèves de Casa-Anfa ne voit pas les choses de cet œil : « Nous ne contestons pas la décision du ministère de reporter d'une semaine les examens, mais plutôt contre la déperdition du temps scolaire et l'atteinte au droit des apprenants à une éducation de qualité et dans la sérénité. Nous contestons également le fait que l'on prenne nos enfants en otage dans les conflits sociaux qui opposent l'Etat aux syndicats des enseignants et l'usage absurde qui est fait d'un droit constitutionnel, à savoir le droit sacré et noble de la grève », s'indigne son président Mohammed Qnouch. Les parents s'inquiètent de l'avenir de leurs enfants. Pour eux, 2011 est une année scolaire perdue pour leurs enfants. « Les grèves des enseignants se multipliaient et se succédaient tout au long de l'année. Toutefois, le ministère de l'Education n'a jugé bon de réagir qu'à l'approche des examens de fin d'année. C'est insensé ! », martèle l'un des parents d'élèves. En effet, depuis le début de cette année scolaire, la vague de mouvements revendicatifs sectoriels enclenchée a sensiblement affecté le déroulement normal des cours. La problématique a été soulevée mardi après-midi au Parlement. « Une semaine est insuffisante», lance l'un des députés. Tenant toujours un discours rassurant, le ministre de l'Education rétorque : « La menace d'une année blanche est écartée ». A combien évaluez-vous le temps perdu à cause des grèves ? Le Ministre a avancé le chiffre de 48 jours, c'est-à-dire 384 heures . Quant à la Secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, elle a estimé que la déperdition du temps scolaire tourne autour d'une moyenne nationale située entre 6 et 7%. D'autres estimations avancent le chiffre de 15 millions d'heures. Vous dites qu'une semaine est insuffisante. Qu'aurait dû faire le ministère dans une telle situation, d'après vous ? Nous estimons que, pour rattraper le temps perdu, il faudrait au moins deux mois. Ce qui n'est pas faisable. A notre sens, le Ministère devait saisir le sens de l'histoire, avec ce qui se passe dans la région arabe et dans notre pays depuis le 20 février et, par conséquent, changer de mode et de rythme de gestion des conflits avant que les choses ne pourrissent et en arriver à l'irréparable. Mais maintenant que l'irréparable est consommé, il ne pouvait pas faire mieux pour cette année scolaire. Il ne lui reste plus qu'à en tirer les conclusions qui s'imposent pour assurer la sérénité de l'année prochaine. Peut-on dire que l'année est perdue pour les élèves, notamment pour les classes préparatoires ? Tout à fait. Sachant que le Concours Commun d'accès au Grandes Ecoles s'est déroulé le 25 avril dernier. Et les candidats des centres publics n'ont pas acquis les compétences de base nécessaires, du fait des débrayages répétitifs (2 jours par semaine pendant longtemps) des agrégés. C'est également fichu pour les nouveaux bacheliers qui souhaitaient poursuivre leurs études à l'étranger. Et même celles et ceux, qui auront la chance de réussir leur bac, n'auront pas les mêmes chances d'intégrer des établissements d'enseignement supérieur, au Maroc ou à l'étranger, que leurs compères de l'enseignement privé et étranger. Qu'attendez-vous de cette manifestation ? Sachant que l'année est bel et bien perdue, nous visons, à travers cette manifestation, à tirer la sonnette d'alarme et à mettre tous les acteurs du système éducatif, face à leurs responsabilités.