Les coups portés sur le régime du colonel libyen se durcissent. Plusieurs bâtiments des services de sécurité ont été frappés hier matin à Tripoli, et la Cour Pénale Internationale menace Kadhafi d'un mandat d'arrêt international.Selon Rome, « les heures de Kadhafi sont comptées ». Les coups portés sur le régime du colonel libyen se durcissent. Plusieurs bâtiments des services de sécurité ont été frappés hier matin à Tripoli, et la Cour Pénale Internationale menace Kadhafi d'un mandat d'arrêt international.Selon Rome, « les heures de Kadhafi sont comptées ». Des flammes sortaient hier matin de deux bâtiments de Tripoli. Les deux nouvelles cibles des raids l'Otan étaient cette fois un bâtiment des services de sécurité intérieure et le siège du ministère d'inspection et de contrôle populaire, emblématiques du régime du colonel. Ils sont situés sur l'avenue Al Joumhouriya, en plein coeur de la capitale, non loin de la résidence de Mouammar Kadhafi. Les dégâts ont été constatés par un groupe de correspondants de la presse internationale, emmenés sur les lieux par les autorités. Selon le régime, des fonctionnaires du ministère auraient été blessées par les explosions et l'opération aurait été commanditée par des dirigeants du CNT, a affirmé le gouvernement. « Nous croyons que l'Otan a été induit en erreur (par des dirigeants du CNT), en vue de détruire des dossiers qui prouvent leur implication dans des affaires de corruption », a déclaré Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement, à la presse. Selon lui, ce sont donc des membres du CNT, ex-membres du régime, qui auraient orientés les frappes vers ses deux bâtiments. Rome le croit, les « heures du régime sont comptées ». Selon le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, Kadhafi cherche « une porte de sortie ». « Certains (du cercle restreint du régime de Kadhafi, ndlr) qui ont parlé sous couverture d'anonymat, commencent à dire que Kadhafi cherche une porte de sortie honorable », a assuré M. Frattini. A l'appui de cette hypothèse, la visite du chef du gouvernement libyen Baghdadi Mahmoudi, qui a indiqué que le régime souhaitait « un cessez-le-feu immédiat, qui coïnciderait avec un arrêt des bombardements de l'Otan », selon l'agence officielle Jana. Cette demande de cessez-le-feu a des airs de déjà vu, bien qu'elle n'ait jamais eu la moindre concrétisation, du fait de l'absence de garanties du régime libyen. Mais cette fois, ce qui resserre l'étau autour du régime libyen, ce sont les demandes de mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité, déposées lundi par le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI). Selon Luis Moreno-Ocampo, les violences ont fait des milliers de morts et plus de 750 000 personnes ont été contraintes à fuir, la libye rapporte l'Onu. Un lourd bilan qui a conduit le procureur de la CPI à exiger une enquête sur la responsabilité de trois personnalités du régime. « Le bureau a collecté des éléments de preuves bons et solides, pour identifier ceux qui portent la plus grande responsabilité, pas les responsabilités politiques mais plutôt les responsabilités individuelles pour les crimes commis en Libye », a-t-il affirmé. Les trois mandats d'arrêt visent Mouammar Kadhafi, son fils Seif el-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdallah Senoussi. Tout en saluant l'action du procureur, l'opposition de Benghazi, représentée par le Conseil national de transition (CNT), a exprimé le souhait que Kadhafi et ses proches « soient d'abord jugés en Libye, avant d'être jugés par une cour internationale ». A l'origine, la Libye est composée de trois régions historiques : la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan. La rivalité entre Tripoli et Benghazi est donc ancestrale et la guerre libyenne vient raviver les dissensions entre les régions. Certains parlent même de « balkanisation » de la Libye, faisant allusion à sa possible division, à l'issue de la guerre qui secoue actuellement le pays. Toutefois, les différentes tribus libyennes se sont réunies à plusieurs reprises depuis le début du conflit, affirmant leur attachement à l'unité du pays et à l'intégrité du territoire.