L'adhésion du Maroc au Conseil de coopération du Golfe (CCG) suscite pas mal d'interrogations sur le statut envisagé pour le Maroc. L'adhésion du Maroc au Conseil de coopération du Golfe (CCG) suscite pas mal d'interrogations sur le statut envisagé pour le Maroc. Beaucoup d'encre a coulé sur l'adhésion du Maroc au Conseil de coopération du Golfe (CCG). La question qui brûle les lèvres est, au demeurant, de savoir quel statut revêtira cette adhésion? Est-ce un statut avancé ? Un accord de libre-échange (ALE) ? Ou purement et simplement une intégration complète aux statuts régissant le fonctionnement de ce groupement régional ? Pour le ministre des affaires étrangères et de la coopération,Taïb Fassi Fihri, le Maroc a exprimé « sa pleine et entière disponibilité à mener des consultations approfondies avec le CCG en vue de définir le cadre d'une coopération optimale avec cette importante région du monde arabo-musulman », rapporte la MAP. Théoriquement, l'obstacle majeur à l'adhésion du Maroc au CCG est issu de son « attachement naturel et irréversible» au grand projet de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Celle-ci demeure, par excellence, la priorité des priorités – politiquement s'entend. N'empêche que le contexte politico-économique a changé et, partant, les règles géostratégiques pourraient également suivre. En effet, l'invitation adressée par le CCG au Maroc tombe, du point de vue économique, à point nommé, pourraient lancer certains analystes. D'autant que la construction maghrébine peine toujours à voir le jour. Belkacem Boutayeb, consultant en finances et banques islamiques, nous affirme que l'adhésion du Maroc promet de belles perspectives. Il ne faut pas perdre de vue que le CCG représente un marché de 900 milliards de dollars. Un marché riche qui compte près de 39 millions de consommateurs, classés parmi les détenteurs de revenus les plus élevés au monde. L'afflux massif des capitaux du Glolfe injectera incontestablement un sang neuf à l' économie nationale, à court de financements extérieurs. Mais la grande problématique, aux yeux de l'expert, a trait aux finances islamiques. «Le Maroc peine à dépasser cette frilosité financière et s'ouvrir sur les banques islamiques », détaille-t-il. Pour mémoire, le Maroc avait reçu 17 demandes de projets d'installation de banques islamiques émanant des pays du Golfe. Toutefois, elles se voient toutes opposées une fin de non-recevoir. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, était d'ailleurs ferme et catégorique sur la question. À noter que les deux pays où la finance islamique n'est pas encore accueillie à bras ouvert sont le Maroc et la Libye. Mises à part les finances islamiques, l'implantation des entreprises des pays du Golfe et l'ouverture complète du marché aux biens et services provenant de la péninsule arabique ne manquerait certainement pas d'impacter, sérieusement, et la productivité et la compétitivité du tissu entrepreneurial local. Sans parler du modèle de management qui s'inspire de l'école anglo-saxonne. À noter enfin que le volume des échanges commerciaux avec les pays constituant le CCG (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis), s'est chiffré, à fin novembre 2010, à près de 20 milliards de dirhams, d'après les chiffres du ministère du Commerce extérieur. Au total, les échanges commerciaux dégagent un solde déficitaire au profit, bien sûr, de nos partenaires.