Facebook a encore frappé ! Pour la première fois depuis le début des manifestations, les contestataires ont fait une série de propositions au régime El Assad, dont celle d'organiser des élections libres dans un délais de six mois. Six mois pour installer la démocratie. Six mois pour donner une chance au président syrien de devenir un véritable héros de la nation. Samedi, sur Facebook, les auteurs de ce manifeste ont écrit que Bachar El Assad serait «la fierté de la Syrie contemporaine», s'il peut « transformer la Syrie, d'un régime de dictature en un régime démocratique ». « Les Syriens vous en seront reconnaissants et c'est possible de le faire ». Pour eux, la seule solution est d'« arrêter de tirer sur les manifestants, de laisser se dérouler les manifestations pacifiques, de détacher toutes vos photos et celles de votre père, de libérer tous les détenus politiques, d'instaurer un dialogue national, d'autoriser le pluralisme politique et d'organiser des élections libres et démocratiques dans six mois », ainsi s'exprime ce groupe de revendicateurs qui préfèrent la conciliation nationale à la barbarie instaurée par le régime en place. Mais le président el Assad est resté complètement sourd à cet appel à la démocratie. Dimanche, c'est la ville de Tafas proche de Deraa, d'où est parti, en mars, le mouvement de protestation qui a vu arriver l'armée, appuyée par au moins huit chars. Des habitants ont fait état de fusillades. Même scénario dans la ville industrielle de Homs, dans le centre de la Syrie, où l'armée a pénétré dimanche à l'aube dans les quartiers contestataires. Des tirs de mitrailleuses lourdes y ont été entendus. Au moins 26 manifestants ont été tués par les forces de sécurité syriennes dans plusieurs villes du centre et de l'ouest de la Syrie, entre vendredi et samedi, tandis que Riad Seif, l'une des principales figures de l'opposition, a été arrêté à Damas, rapportent des militants des droits de l'Homme. Les autorités ont annoncé de leur côté la mort de dix soldats et policiers dans une attaque « terroriste » à Homs. Selon les militants, seize manifestants ont été tués quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation, alors que le défilé arrivait à Bab Dreib, dans le centre-ville de Homs. Le ministère de l'Intérieur avait appelé les Syriens à « s'abstenir de participer à tout sit-in ou manifestation » à l'occasion de ce « Vendredi du défi » lancé par les opposants. Saïd Lahlou