Le présumé auteur principal de l'attentat du café Argana de Marrakech, le 28 avril dernier, a finalement été arrêté. » Il a travaillé pendant six mois pour l'acquisition de divers produits servant à la fabrication d'explosifs, qu'il avait déposés au domicile de sa famille à Safi et a pu fabriquer deux engins explosifs de 6 et 9 kg» , a indiqué, vendredi, le ministre de l'Intérieur, Taieb Cherqaoui, dans une dépêche rapportée, hier, par l'agence MAP. Des sources journalistiques étrangères concordantes ont révélé au Soir échos que le suspect se nommerait Adil El Atmani. Contactés par la rédaction, des responsables au ministère de l'Intérieur n'ont ni confirmé, ni infirmer cette information, alors qu'ils détenaient la photo du suspect. Le ministre, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Rabat, a ajouté que le choix du suspect s'est porté sur la ville de Marrakech, une destination très prisée par les touristes marocains et étrangers. Optant finalement pour le café Argana en raison de la forte affluence de visiteurs marocains et étrangers, le suspect s'y était rendu, le 28 avril dernier, comme n'importe quel client et, en quittant les lieux, il a laissé derrière lui un sac contenant les deux engins explosifs qu'il a actionnés, à distance, à l'aide d'un téléphone portable, qu'il a modifié pour s'en servir comme détonateur, a précisé le ministre. Les investigations préliminaires des services de sécurité ont permis de trouver les restes des engins explosifs et certains outils dont s'est débarrassé le suspect, après avoir commis cet attentat terroriste, qui a fait 16 victimes et 21 blessés, a-t-il poursuivi. Grâce aux investigations de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a-t-il dit, les services de sécurité ont réussi à arrêter deux autres citoyens marocains présumés impliqués dans cet attentat. Contactés par la rédaction, des responsables au ministère de l'Intérieur n'ont ni confirmé, ni infirmer cette information, alors qu'ils détenaient la photo du suspect. S'agissant du principal suspect, le ministre a révélé que celui-ci était fortement imprégné des idées jihadistes et affichait son allégeance au réseau Al-Qaïda, de même qu'il avait tenté, à plusieurs reprises, de rejoindre les foyers de tension pour le Jihad, particulièrement en Tchétchénie et en Irak. Cependant, son entreprise a été vouée à l'échec après son arrestation, à deux reprises : la première au Portugal, en 2004, et la deuxième en Syrie, en 2007, avant d'être extradé au Maroc, à la suite des deux premières tentatives. Cet échec ne l'a nullement découragé, puisque le mis en cause, qui a trouvé un travail au port de Safi, entretenait toujours l'espoir de pouvoir rejoindre l'un des foyers de tension. Dans ce sens, il a noué des liens étroits avec les deux autres personnes suspectées dans cette affaire et avec qui il partage les idées d'Al-Qaïda et de sa direction. Les trois prévenus ont tenté, en mai 2008, de se rendre en Irak, via la Libye, mais les autorités de ce pays les ont arrêtés et expulsés vers le Maroc. A cause de l'échec de toutes ses tentatives, le présumé auteur de l'attentat de Marrakech a décidé de commettre un acte terroriste de grande envergure à l'intérieur du territoire national, inspiré en cela par les idées jihadistes. C'est ainsi qu'il s'est mis à consulter des sites Internet et des encyclopédies spécialisés dans les techniques de fabrication d'explosifs, ce qui lui a permis de développer un savoir-faire en la matière et de maîtriser ces techniques, a relaté le ministre de l'Intérieur. L'enquête est toujours en cours, sous la supervision du Parquet compétent. Et les personnes suspectées seront traduites devant la Justice, dès clôture de l'enquête, a souligné M. Cherqaoui, précisant que l'opinion publique sera tenue informée, à temps, de tout développement dans cette affaire.