Le principal auteur de l'attentat de Marrakech du 28 avril ainsi que ses deux présumés complices ont été arrêtés par les services de sécurité, a annoncé le ministre de l'Intérieur, vendredi 6 mai, à Rabat. Une semaine après l'odieux et sanglant attentat terroriste, perpétré le 28 avril 2011, au café Argana à Marrakech, faisant 17 morts dont 8 Français et 21 blessés, Adil El-Atmani, le principal auteur de cet acte, a été arrêté. Taib Cherkaoui, ministre de l'Intérieur, a annoncé cette arrestation, vendredi 6 mai, à Rabat lors d'un point de presse tenu en application des Hautes instructions royales relatives à l'information, en toute transparence, de l'opinion publique des résultats de l'enquête. Agé de 25 ans, le principal suspect ainsi que ses deux complices présumés identifiés comme Hakim Dah et Abdessamed Bitar, âgés de 41 et 28 ans ont été arrêtés par les services de sécurité. Les investigations préliminaires entreprises par les services de sécurité ont permis de découvrir des restes de produits explosifs et certains outils dont on s'est débarrassés après l'exécution de l'acte terroriste. «Les individus suspectés seront présentés à la justice après le parachèvement de l'enquête en cours, sous la supervision du parquet général compétent», avait indiqué le ministre de l'Intérieur. Selon ce dernier, «l'auteur principal présumé de l'attentat a œuvré, depuis six mois, à l'acquisition de matériaux nécessaires à la fabrication d'explosifs, déposés au domicile familial à Safi et ayant servi à la fabrication de deux engins de 6 et 9 kg utilisés dans cet attentat». Fortement imprégné des idées jihadistes, le principal suspect affiche son allégeance au réseau Al Qaïda, de même qu'il avait tenté à plusieurs reprises de rejoindre les foyers de tension pour le Jihad, particulièrement en Tchétchénie et en Irak . «Cependant, son entreprise a été vouée à l'échec après son arrestation à deux reprises, la première au Portugal en 2004 et la deuxième en Syrie, en 2007, avant qu'il ne soit extradé au Maroc, à la suite des deux tentatives», a expliqué le ministre. Et de préciser que le mis en cause a par la suite trouvé un travail au port de Safi avec l'espoir de pouvoir rejoindre l'un des foyers de tension. C'est ainsi qu'il a noué des liens étroits avec les deux autres personnes suspectées dans cette affaire et avec qui il partage les idées d'Al Qaïda et de sa direction. Les trois prévenus avaient tenté, en mai 2008, de se rendre en Irak, via la Libye, mais les autorités de ce pays les ont arrêtés et expulsés vers le Maroc. A cause de l'échec de toutes ses tentatives, le présumé auteur de l'attentat de Marrakech a décidé de commettre un acte terroriste de grande envergure à l'intérieur du territoire national, inspiré en cela par les idées jihadistes. Ainsi, après s'être initié à la fabrication d'explosifs sur Internet, il a mis au point deux engins explosifs, commandés à distance qu'il avait acheminés à Marrakech. Son choix s'est porté sur le café Argana, espace qui connaît une affluence de touristes marocains et étrangers, et où il avait accédé en se faisant passer pour un touriste. En quittant les lieux, il a laissé derrière lui un sac contenant les deux engins explosifs qu'il a actionnés à distance à l'aide d'un téléphone portable, qu'il a modifié pour servir de détonateur, a précisé le ministre. Ayant choisi la ville de Marrakech en tant que destination très prisée par les touristes marocains et étrangers, le présumé auteur, un citoyen marocain, avait initialement prévu de commettre son forfait dans un autre café de la ville, où il s'était rendu, il y a environ un mois, pour la reconnaissance des lieux, a expliqué le ministre, lors du point de presse. Par ailleurs, notons qu'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nié toute implication dans l'attentat meurtrier de Marrakech, au Maroc. C'est ce qui a été publié dans un communiqué en arabe daté du vendredi 6 mai et diffusé par une agence mauritanienne privée en ligne, l'Agence Nouakchott Informations (ANI). Ledit communiqué n'a pu être authentifié immédiatement mais l'ANI a régulièrement publié par le passé des communiqués ou des déclarations de membres d'Aqmi sans jamais avoir été démentie.