La Constitution proposée, la fin de la semaine dernière par le Parti socialiste unifié (PSU), contient 111 articles. En terme de chiffres, elle dépasse de trois articles, l'officielle de 1996. Dans le préambule de leur copie proposée, les amis de Mohamed Moujahid, le secrétaire général du PSU, énoncent quelques principes : «L'islam est la Religion de l'Etat» (article 6) passe à la trappe au profit d'une citation affirmant que «le Maroc est une monarchie, sa religion est l'islam». La devise du royaume a subi également une légère modification, le PSU ajoutant la démocratie au «Dieu, la Patrie, le Roi». Dans cette même optique, le document de ce parti préconise une abrogation de l'article 23 de l'actuelle Constitution stipulant que «la personne du Roi est inviolable et sacrée» pour devenir seulement «La personne du Roi est inviolable». En revanche, il réitère l'attachement du PSU à la Commanderie des croyants. Sur ce point, la gauche est plus attachée à cette institution que les islamistes, y compris ceux du PJD. Le point de différence Fidèle à la ligne adoptée par l'OADP, l'ancêtre du PSU, le parti de Moujahid propose d'inscrire noir sur blanc «le Maroc est une monarchie parlementaire». Une proposition parfaitement en phase avec les revendications exprimées par les jeunes du Mouvement du 20 février et avec les positions, plus anciennes mais longtemps mises en sourdines pour des considérations politiciennes, de certaines forces de la gauche. Par ailleurs, dans son article 5, le document du PSU accorde «la primauté du droit international sur le national, s'agissant des traités et conventions internationales concernant les droits de l'Homme, la protection de l'environnement». Indéniablement, c'est dans le domaine de la justice où le PSU innove et se démarque sensiblement des autres formations, à l'exemple de l'USFP : l'indépendance du 3e pouvoir y est clairement exprimée. Le document des camarades de Mohamed Moujahid propose, en effet, d'élire le président du Conseil supérieur de la magistrature et non de le nommer directement par le roi. m.j.