Mohamed Moujahid sera-t-il reconduit à la tête du Parti socialiste unifié ? Fort de la victoire écrasante (74%) remportée par sa plate-forme lors du 2ème congrès du PSU, le secrétaire général sortant a de fortes chances de reprendre le gouvernail du parti. Nouveau plébiscite pour la ligne politique du camp de Mohamed Moujahid, secrétaire génaral sortant du Parti socialiste unifié (PSU). C'est ce qui a été décidé lors du 2ème congrès de ce parti, le week-end dernier au complexe sportif Moulay Rachid, à Bouznika. Après la présentation et la discussion, houleuse, des six plates-formes, - des projets d'idées sur la manière de conduire le parti dans la prochaine étape, proposées par différents camps politiques au sein du même parti -, c'est finalement la plate-forme des dirigeants sortants qui a eu gain de cause : «Militantisme pour instituer la transition démocratique». Cette plate-forme a recueilli 74% des voix, contre 13% pour la plate-forme du courant «Action Démocratique», présidé par Belabbess Moushtari, l'un des symboles de l'ancien mouvement «Ila al Amam» (actuel Annahj Dimocrati), alors que la plate-forme dite «Militantisme démocratique radical» a été créditée de 8% des voix, ce qui donne à ses auteurs, dont Ayman Merzouki, ex-membre de l'ancien mouvement «Démocrates indépendants» créé par M. Moujahid, la possibilité de se constituer en courant politique au sein du PSU. Pour le reste, la plate-forme intitulée «La Révolution tranquille» a obtenu 4% des voix, suivie de la plate-forme «Point de vue pour la clarification et la révision» (1%), tandis que la sixième et dernière plate-forme, «L'Identité», s'est retirée de la course. En ce qui concerne la plate-forme qui a recueilli la majorité des voix, en l'occurrence celle du bureau politique sortant, elle permettra aux amis de M. Moujahid, entre autres Mohamed Sassi, Bensaïd Aït Idder et Brahim Yassine, d'être représentés à hauteur de 74% au sein du prochain national du parti (171 membres). S'agissant du futur bureau politique, c'est à ce conseil national, une fois élu, qu'il appartiendra de l'élire dans les deux semaines à venir. Si le nom du futur SG du PSU ne sera, officiellement, connu qu'après l'élection des membres du bureau politique, «la reconduction de M. Moujahid ne fait pas de doute», nous a révélé un congressiste. Interrogé sur «les priorités» de la prochaine étape, M. Moujahid nous a évoqué, en homme rompu au consensus, «la nécessité de rassembler et de mobiliser toutes les forces de la gauche d'opposition en perspective des Législatives de 2007», affirmant toutefois «l'intention du PSU de rester dans les rangs des partis d'opposition». M. Moujahid nous a, également, fait part de «la volonté de faire du PSU un grand parti populaire, en faisant adhérer plusieurs dizaines de milliers de démocrates pour l'accomplissement des objectifs fixés à la prochaine étape : réforme constitutionnelle et politique, séparation des pouvoirs, renforcement des prérogatives du gouvernement, consolidation du rôle du Parlement… Le Maroc est appelé, aujourd'hui, à capitaliser sur les acquis importants réalisés pendant ces dernières années pour consolider davantage la démocratie», a déclaré à ALM, M. Moujahid, à l'issue de ce congrès, marqué par la présence, outre des dirigeants politiques et des acteurs sociaux nationaux, de plusieurs chefs de partis arabes, dont Khaled Hadada (Parti communiste libanais). Une présence qui résonne comme un appui à ce parti, le seul à avoir institutionnalisé le principe de l'existence de courants.