Le Parti socialiste unifié tiendra son congrès ordinaire les 16, 17 et 18 février. A l'ordre du jour, un débat houleux sur les six plates-formes qui seront proposées par les différentes sensibilités politiques qui traversent ce parti. Un congrès de haute voltige. C'est ainsi que se présente le congrès ordinaire du PSU, qui se tiendra les 16, 17 et 18 février au complexe sportif Moulay Rachid, à Bouznika. Seul parti marocain à avoir institutionnalisé les courants politiques, après sa mémorable fusion avec le mouvement «Fidélité à la Démocratie» le 23 décembre 2005, le PSU veut à tout prix réussir ce que le secrétaire général de ce parti, Mohamed Moujahid, appelle «une aventure novatrice et moderniste» de l'action partisane nationale. En effet, ce ne sont pas moins de six plates-formes, élaborées par différentes sensibilités politiques existant au sein du PSU, qui seront soumises au débat, puis au vote. La démarche est simple : la plate-forme qui sera créditée de la majorité des voix sera adoptée comme la plate-forme officielle du parti, alors que la plate-forme qui recueillera 5% des votes donnera à ses partisans le droit de siéger en majorité au sein du Conseil national. En ce qui concerne la plate-forme qui aura 3% des voix, elle permettra à ses auteurs de se constituer en courant politique. Pour l'heure, il existe déjà deux courants : «L'Action Démocratique» et «Liberté d'Initiative». Pour ce congrès, qui s'ouvrira vendredi après-midi au théâtre national Mohammed V de Rabat, pour se poursuivre à Bouznika, le défi est de taille: comment arriver à gérer, de manière rationnelle et moderniste, à l'instar des grandes démocraties, la divergence des points de vue ? L'actuel congrès se veut d'autant plus décisif que la réussite de cette expérience peut amener les autres partis à prendre exemple sur elle, en favorisant l'émergence d'un pluralisme trop souvent conçu, non comme un vecteur de richesse, mais comme «un facteur d'affaiblissement». Autre caractéristique du congrès du PSU, c'est qu'il emprunte une nouvelle voie pour l'élection de son conseil national. Désormais, ce ne sont pas tant des personnes que des plates-formes d'idées qui décideront de «l'éligibilité» et des chances de chacun à siéger au sein de ce conseil. Par la suite, c'est à ce conseil qu'il appartiendra d'élire le bureau politique et son secrétaire général. Interrogé sur la question s'il brigue un deuxième mandat à la tête du PSU, le secrétaire général sortant nous a affirmé «ne pas avoir l'intention de se représenter». «Nous voulons ouvrir la voie à d'autres potentialités pour assumer cette responsabilité», nous a dit M. Moujahid, soulignant que «cette initiative est en conformité avec le choix démocratique de notre parti». Il ajoute que le PSU, par souci de transparence, a invité un total de 17 personnalités issues de différents secteurs (académiciens, juristes, acteurs sociaux, etc.) pour superviser l'opération électorale lors de ce congrès.