Le Fonds international de développement rural s'est penché sur l'avenir des jeunes ruraux des pays en voie de développement. Il est nécessaire d'investir dans les compétences de ces jeunes pour diminuer la pauvreté rurale et assurer la sécurité alimentaire. Les jeunes ruraux deviennent le plus souvent des jeunes urbains. Attirés par la croissance économique urbaine, la jeunesse rurale en quête d'emploi et de dynamisme se rue vers le béton, délaissant les verts pâturages. En effet, si l'agriculture est le pourvoyeur principal d'emplois des jeunes de 15 à 24 ans, travailler la terre fournit rarement un salaire minimum vital. Cette population a fait l'objet de longues discussions les 19 et 20 février derniers, lorsque plusieurs experts de pays en voie de développement se sont penchés sur la situation de la jeunesse de leurs zones rurales, sur une invitation du Fonds international du développement agricole (FIDA), qui tenait sa 34e session du Conseil des Gouverneurs du Fonds. Créer des économies rurales Les pays en voie de développement, qui se targuent constamment de vouloir vaincre la faim et la pauvreté, minimiser les effets du changement climatique et protéger l'environnement ne pourront y arriver sans avoir au préalable, écouté les besoins de leur jeunesse rurale. L'avenir des zones rurales dépend de sa jeunesse, qui représente la future génération d'agriculteurs, de producteurs et d´ouvriers. « Donnez-leur les techniques et la confiance dont ils ont besoin pour diriger des fermes rentables ou se lancer dans les affaires. Ils deviendront alors des citoyens intègres. Ignorez-les et ils n´auront d'autre choix que de quitter leurs maisons et familles pour aller chercher du travail dans les villes, rêvant d´une meilleure vie, mais trouvant souvent plus de misère ». La réalité est là pour conforter ces dire de Kanayo Nwanze, le président du FIDA. Ejectés de leur campagne d'origine devant le manque de choix qui s'offrent à eux, ces jeunes viennent nourrir un exode rural déjà saturé. Ces populations, souvent peu alphabétisées, s'installeront dans les périphéries des grandes villes, où le système D sera souvent au cœur de leur nouvelle vie. L'une des raisons qui les poussent à se jeter dans la gueule du loup urbain est qu'ils « tirent la leçon de l'expérience de leurs parents que l'agriculture est très risquée. Il faut donc les rassurer, avec des solutions nommées « éducation », « accès aux médias et à internet », ainsi que tous les autres moyens qui les conduiront à une meilleure vie». L'expérience l'a prouvé, plusieurs jeunes entrepreneurs ont réussi, à partir de petits prêts, à lancer des entreprises fructueuses dans leurs communautés. Tout coup de pouce entraîne un effet, aussi minime soit-il ! Oublier l'assistanat Combler toutes ces carences nécessite la mise sur pied de politiques claires de la part des pays concernés. Kanayo Nwanze, président du FIDA, a incité ces pays à «s´engager concrètement dans l'investissement de capitaux politiques, de capitaux financiers et de capitaux humains », avec pour objectif, de « créer les conditions nécessaires à un développement rural florissant ». Le changement ne peut donc être cultivé que de l'intérieur. Attendre patiemment que l'aide extérieure apporte des solutions fructueuses et prêtes à l'emploi, s'apparente à de l'assistanat dont il est grand temps de sortir. 4 millions de ruraux pauvres Avec ses 14 millions de ruraux en 2009, le Maroc est pleinement concerné par les modifications à opérer dans ses zones rurales. D'autant que parmi cette population rurale figurent près de quatre millions de ruraux pauvres, selon les chiffres du FIDA pour la même année. Parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui sont sans emplois dans notre pays, 33,2% vivent dans les zones urbaines et 50,3% dans les zones rurales.