2011 est décidément une année cruciale pour l'USFP. Le parti n'est pas encore arrivé à dépasser son échec aux législatives de 2007, il peine à panser les plaiesde ce revers politique. A l'USFP, l'heure est aux réunions. En attendant la tenue d'une session extraordinaire du conseil national, le trio composé de Mohamed Achâari, Larbi Ajjoul et Ali Bouabid enchaîne les rendez-vous. Mercredi dernier, au siège de la section r'batie du parti de la Rose, sis quartier Agdal, les trois membres qui boudent les réunions du bureau politique depuis l'année dernière se sont réunis avec des membres du conseil national de la capitale. Tous les représentants des têtes d'affiche qui se disputent le leadership à l'USFP étaient présents à la rencontre de Rabat à l'exception des affidés de Driss Lachgar. Ce dernier, à en croire certaines voix au sein du parti, risque de payer chèrement la politique de profil bas adoptée par le PAM. Un changement de cap qui s'esquisse au Tracteur. Lachgar, fervent partisan d'une alliance avec le parti de Fouad Ali El Himma, serait-il victime des dommages collatéraux causés par la nouvelle image que se veut donner le PAM ? La rencontre de Rabat, souligne une source, a été marquée par la présentation de la plateforme politique élaborée par le trio. Laquelle a été esquissée, pour la première fois, par l'ancien ministre de la Culture, lors de la seconde mi-temps du parlement de l'USFP, tenue le 15 janvier. Une session qui, contrairement à la première mi-temps du CN, a connu la participation du trio démissionnaire. La rencontre de Rabat s'inscrit dans le cadre de la campagne que mènent Achâari, Ajjoul et Bouabid pour présenter leur plateforme. Puisque le lendemain, jeudi 3 février, ils ont tenu la même réunion, dans les locaux du secrétariat régional du parti au quartier Al Habous, avec les membres du conseil national de Casablanca, à une exception près : Ali Bouabid. En revanche, Abdeslam Khairat, conseiller de la FDT à la 2e Chambre et opposant déclaré de Driss Lachgar, était présent . Défi pour Radi Selon une source, Achaâri et Ajjoul, ne dérogeant point à la règle, ont présenté les grandes lignes de leur plateforme politique, mais l'assistance les a contraints de faire un come back sur les raisons de leur décision de boycotter les réunions du bureau politique. D'une même voix, Achaâri et Ajjoul se sont référés aux «réformes constitutionnelles» Au passage, les deux anciens ministres ont critiqué le laxisme de la direction du bureau politique quant à l'activation de la présentation de ce point. Et de conclure que le remaniement ministériel du 4 janvier 2010, par lequel Driss Lachgar a accédé au maroquin de ministre des Relation avec le Parlement, est considéré par le trio comme la goutte qui a fait déborder le vase. En dépit de ces explications, les membres du conseil national de l'USFP de la région de Casablanca ont également reproché au trio la non tenue de sa promesse d'une tournée dans les provinces afin de communiquer aux Usfpéistes les raisons de son boycott des réunions du BP. A l'unisson, Achaâri et Ajjoul ont avancé avoir accordé la priorité à l'élaboration d'une plateforme pour le prochain congrès de l'USFP. Ces rencontres qu'anime le trio résonnent comme un défi direct lancé au premier secrétaire. Ce dernier, avancent des sources au sein de l'USFP, s'est prononcé contre toute réunion qui se tiendrait sans l'approbation du bureau politique. Ce qui fait dire à un membre du conseil national que «vu la tournure que prennent les événements au sein de l'USFP, l'actuelle composition du BP est actuellement dépassée». Plateformes politiques Le samedi 15 janvier, Mohamed Achaâri prenait la parole lors de la seconde mi-temps du conseil national de l'USFP. Une première, sachant que le trio Bouabid, Achaâri et Ajjoul avait boudé la première réunion du CN. Dans la perspective du 9e congrès de l'USFP, l'ancien ministre de la Culture appelait les participants a élaborer des projets de plateformes qui seront examinés lors de la prochaine grand-messe des socialistes. Des plateformes politiques qui devront obtenir l'adhésion de 25% des voix des membres du parlement du parti.