Lahcen Daoudi : «Radi craint que les préparatifs du prochain congrès ne soient une déclaration ouverte de lutte pour des postes. Chose qui menace la cohérence et l'unité du parti». La conférence organisationnelle de l'USFP tenue, les 4 et 5 juillet, à Rabat, n'est qu'une nouvelle sortie médiatique de Ajjoul, Achâari et Bouabid. Elle intervient une semaine après la tenue de cette instance. Le trio vient d'adresser une lettre ouverte aux militants de l'USFP, dans laquelle il énumère les points de divergence avec Abdelouhaed Radi. A commencer par l'appel des trois membres du Bureau politique, Ajjoul, Achâari et Bouabid, à la tenue du 9e Congrès en 2011, c'est-à-dire avant les élections législatives de 2012. Le premier secrétaire ne l'entend pas de cette oreille, et voudrait proroger la date de la prochaine grand-messe des socialistes au delà de cette date. Et pour cause, Radi craint «que les préparatifs, dès aujourd'hui, de notre prochain congrès ne soient une déclaration ouverte de lutte pour des postes. Chose qui menace la cohérence et l'unité du parti» lit-on dans la lettre de Ajjoul, Achâari et Bouabid. Visiblement non convaincus par cet argument avancé par le premier secrétaire, les trois opposants assurent dans leur réplique que Radi «connait parfaitement les raisons de la crise de la direction du parti dont la principale est que la plupart de ses membres sont préoccupés pour assurer leur carrière personnelle au sein et en dehors des instances du parti». Dans leur lettre ouverte, le trio estime que l'USFP traverse l'un des pires moments de son histoire. Et de ce fait, un an et demi pour la préparation de ce congrès constitue la période idoine pour une meilleure préparation du prochain congrès du parti. Autre point de discorde entre le trio et la direction du parti, qui est d'ailleurs partagé par plusieurs membres du Conseil national ayant participé à la convention du parti, est l'absence d'agenda des grands rendez-vous du parti. A commencer par une date fixe de la tenue de la prochaine session, ordinaire ou extraordinaire, du Conseil national que l'USFP qualifie de «Parlement du parti», ou encore les dates des congrès régionaux, prélude essentiel au 9e congrès. Larbi Ajjoul, Mohamed Achâari et Ali Bouabid soulignent dans leur lettre que la conférence organisationnelle de l'USFP tenue, les 4 et 5 juillet, n'est pas une fin mais juste le déclencheur d'une dynamique à même de favoriser les conditions d'un retour en force de l'USFP sur l'échiquier politique. La crise au sein de l'USFP ne se limite pas aux seules bisbilles entre les membres du bureau politique, mais affecte également la jeunesse du parti. Les contestataires de la ligne prônée par Ali Yazghi, presque six mois après son intronisation, se donnent de la voix et portent le nom de «Groupe Omar Benjelloun». A moins d'un miracle, la rupture entre les deux factions de la chabiba soit établie. Le 8e congrès de cette instance fera sauter des têtes.