Verra-t-on en 2012 une alliance entre le PJD et les partis de la Koutla ? Les islamistes appellent de tous leurs vœux ce scénario pour barrer la route au PAM. Le PJD veut se rapprocher de la Koutla. Les tОnors de la Lampe multiplient les appels en direction d'un bloc en totale dОcomposition. Mercredi dernier И Taroudant, И l'occasion d'un meeting politique, le prОsident du groupe parlementaire du PJD И la premiПre Chambre, Lahcen Daoudi, a annoncО que sa formation, afin de barrer la route au PAM, Оtait prРte И soutenir les partis de la Koutla lors des lОgislatives de 2012. Trois jours tard, mРme son de cloche chez Abdelilah Benkirane. Dimanche И Tiznit, le secrОtaire gОnОral du PJD, dans son rОquisitoire contre le PAM, a jetО des fleurs aux partis dits «nationaux», insistant au passage sur l'urgence de «nouer des alliances». Le message du leader islamiste n'Оtait nullement un vѕu pieux, puisqu'il s'adressait aux reprОsentants de l'USFP, du PPS et de l'Istiqlal venus assister И une rОunion en solidaritО avec le vice-maire de SalО et prОsident de l'arrondissement de SalО-Tabriket, JamaЙ El MoЙtassime. L'alliance entre les partis de la Koutla et le PJD que Benkirane appelle de ses vѕux est parfaitement en phase avec un Оditorial publiО par le quotidien arabophone El Alam dans son Оdition du vendredi 28 janvier, dans lequel le membre du comitО exОcutif de l'Istiqlal et de surcroФt un proche de Abbas El Fassi a invitО les formations dites «dОmocratiques et nationales» И faire bloc contre le PAM. L'auteur de l'Оditorial a soulignО que le Tracteur ne se limitera pas И affaiblir le PJD mais une fois cet objectif atteint, il s'attaquera aux autres partis. Le timing des appels d'un cЩtО de Lahcen Daoudi, И Taroudant, et de Abdelilah Benkirane, И Tiznit, et de l'autre cЩtО, de cet Оditorial d'Al Alam n'est pas anodin. Traduisent-ils pour autant un rapprochement entre la Koutla et la formation islamiste ? Silence de l'USFP «IndОniablement, il y a une proximitО objective entre nous et les partis du bloc dОmocratique. Certes, nous sommes ouverts aux trois composantes de la Koutla, mais la question du rapprochement ou la mise en place d'alliances en vue des lОgislatives de 2012 n'a jamais ОtО discutОe par les membres du secrОtariat gОnОral du PJD», dОclare au Soir Оchos Abdelali Hameddine, membre du SG de la Lampe. Et d'ajouter qu'«il n'y a, jusqu'И aujourd'hui, aucune rencontre officielle entre la Koutla et le PJD pour discuter de ce sujet». Si pour le moment, les islamistes ont rОussi И convaincre des cadres, et non des moindres, du PPS et de l'Istiqlal И se mobiliser en faveur de JamaЙ El MoЙtassime, il n'ont pas obtenu le mРme succПs avec les Usfpistes. Le parti de la Rose, empРtrО dans de nombreux bourbiers d'ordre organisationnel, ne s'est pas encore prononcО d'une faНon claire sur cette affaire. Sous couvert d'anonymat, un membre du conseil national de l'USFP explique que la direction de sa formation «n'est pas en mesure de prendre une dОcision ni sur le dossier El MoЙtassime ni pour exprimer son rejet des attaques du PAM ciblant l'Istiqlal. Le bureau politique adopte un silence qui pourrait nuire dans un proche avenir aux intОrРts du parti». Un silence qui est Оgalement expliquО par les divergences criantes entre les membres du bureau politique de l'USFP au sujet du PAM et de la Koutla. Alors que certains se montrent fervents partisans de la relance du Bloc dОmocratique, d'autres avancent que la mission de la Koutla n'est pas de former un gouvernement, prОcisant qu'elle avait ОtО crООe en vue des rОformes constitutionnelles de 1996. υ PJD-USFP : des relations en dents de scie Le PJD a toujours fait des appels du pied à la Koutla. Une fois le gouvernement de Abderrahmane El Youssoufi installé en avril 1998, les 9 députés islamistes, placés sous la tutelle bienveillante de la Haraka d'El Khatib, avaient apporté leur soutien «critique» à l'équipe menée par le premier secrétaire de l'USFP. Un état de grâce qui avait duré deux ans, avant que les islamistes ne décident à passer à l'opposition. Ce basculement n'a pas pour autant signifié une rupture entre les deux formations. Avec l'avènement d'El Yazghi à la tête de l'USFP, les relations entre les deux partis ont connu une période de froid. La «confiance» n'a repris qu'avec l'élection de Radi, s'étant traduite, en 2009, par le soutien des islamistes à Oualalou à la mairie de Rabat.