Le gouvernement d'union nationale est en crise après la démission mardi de quatre ministres de l'opposition. Cette derniére faisant écho aux revendications des manifestants, exige une rupture complète avec le régime de Ben Ali. La premiПre rОunion du gouvernement d'union nationale, prОvue mercredi, a ОtО reportОe И jeudi. Un report qui illustre la situation mouvante du pays. Mardi, quatre ministres, dont trois reprОsentants de l'Union gОnОrale tunisienne du travail (UGTT) et un opposant du FDTL, ont quittО le nouveau gouvernement alors qu'ils venaient И peine d'Рtre nommОs lundi. Ces ministres exigent une rupture radicale avec le rОgime de Ben Ali, dОnonНant la forte prОsence des membres du Rassemblement constitutionnel dОmocratique (RCD), parti de l'ex-prОsident. L'opposition n'est pas dupe des promesses d'ouverture faites par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Celles-ci s'apparentent plus И des tentatives de camoufler la mainmise du RCD sur les postes clОs qu'И une vОritable lancОe sur la voie du pluralisme et de la dОmocratie. En effet, dans le gouvernement annoncО, les ministПres rОgaliens de la DОfense, des Affaires ОtrangПres, de l'IntОrieur et des Finances restent entre les mРmes mains. MalgrО l'alibi de leur «grande compОtence», selon les mots utilisОs par Ghannouchi, la reconduction de ces ministres empРche l'apparition d'un vОritable changement politique, propre И reflОter les aspirations du mouvement rОvolutionnaire apparu depuis la mi-dОcembre dans le pays. Le peuple l'a bien compris, et les manifestations se poursuivent. Les protestataires qualifient le nouveau gouvernement de «mascarade » et la rue n'entend pas cОder avant qu'une rupture totale avec le rОgime de Ben Ali ne prenne forme. Mardi, des milliers de Tunisiens ont ainsi manifestО aux cris de «A bas le RCD». Opération camouflage du RCD Tentant d'apaiser les revendications, le prОsident tunisien par intОrim, Fouad Mebazaa, et le Premier ministre ont renoncО И leurs fonctions au sein du RCD. Peu avant, toujours dans cette optique, le RCD avait annoncО dans un communiquО avoir radiО de ses rangs l'ex-chef de l'Etat et six de ses plus proches collaborateurs. L'UGTT, dont sont issus trois des ministres qui ont dОmissionО mardi, a fait savoir que cela ne changerait en rien sa dОcision. «Notre condition clО est que le gouvernement ne comprenne aucun ministre qui appartenait au prОcОdent», И l'exception du Premier ministre, a dit И Reuters Abid al-Briki, avant de poursuivre «C'est en rОponse aux demandes de la rue». Ces mesures annoncОes relПvent plus d'un maquillage И la va-vite que d'une rОelle transformation en profondeur du parti et des hommes politiques du RCD. Mohamed Ghannouchi a lui-mРme dОclarО Рtre toujours en contact avec l'ex-prОsident Ben Ali. InterrogО sur ses Оchanges avec le chef de l'Etat dОchu sur France 24, Mohamed Ghannouchi a paru mal И l'aise pour rОpondre И cette question, bafouillant et confus au dОbut. Il a ensuite indiquО que Ben Ali cherchait И «comprendre». «Je lui fais part des problПmes, de la situation et de l'ambiance qui demeure», a indiquО ensuite le Premier ministre. Une dОclaration qui montre clairement que le cordon RCD-Ben Ali ne semble pas prРt d'Рtre coupО, malgrО les annonces des derniers jours. En attendant, les candidats pour la prochaine Оlection prОsidentielle se prОcisent. Moncef Marzouki, opposant historique au rОgime de Zine El-Abidine Ben Ali, est rentrО mardi en Tunisie, aprПs avoir annoncО lundi qu'il serait candidat. Des Оlections nОcessaires, alors que le dernier bilan officiel indique que les troubles ont fait 78 morts, et ont coЮtО И l'Оconomie tunisienne prПs de deux milliards de dollars. « Notre condition est que le gouvernement ne comprenne aucun ministre qui appartenait à la précédente équipe ».