La plupart des titres consacrОs И la rОvolution tunisienne la qualifient de rОvolution de jasmin. Si l'idОe est belle autant que poОtique, elle cache un contre-sens historique important. En 1987, lorsque le prОsident dОchu s'est installО au pouvoir, il l'a fait en prenant comme identitО la fleur emblОmatique du pays. 23 ans plus tard, le jasmin se rОapproprie sa libertО et peut-Рtre son sens : une preuve d'amour. La volontО de vivre ensemble et de restaurer la quiОtude de ce pays petit par la superficie mais grand par le cѕur. Aujourd'hui, la Tunisie vient de renaФtre, elle est encore fragile. Elle peut aller dans tous les sens. Du meilleur au pire (qui restent И dОfinir). Dire que ce qui s'est passО en Tunisie n'aura aucun impact sur la rОgion serait illusoire. Dire que l'effet domino va entraФner dans son sillage tous les pays arabes est Оgalement une ineptie profОrОe par ceux qui ont une vision limitОe de la rОgion et qui regroupent de maniПre monolithique sous le vocable «arabe» une mosaХque de peuples proches et diffОrents. Aussi vrai que la France est proche de l'Allemagne, aussi vrai que la France n'est pas l'Allemagne, la Tunisie n'est pas l'Egypte, ni la Syrie et encore moins le YОmen. DОjИ, les rОvolutionnaires de la tОlОcommande, calfeutrОs chez eux en Europe ou ailleurs, dessinent ce que doit Рtre le nouveau modПle tunisien en zappant entre les chaФnes tОlО. Cette mОconnaissance et ce manque de respect pour un peuple qui s'est exprimО tout seul, sans l'aide d'un quelconque alliО extОrieur, devraient laisser place И une comprОhension plus raisonnОe. N'en dОplaise aux Cassandre qui s'expriment, les Tunisiens sont des gens ОduquОs, ayant une histoire et une vision. Et ils sont assez grands pour dОcider eux-mРmes de leur avenir.