De belles prouesses médicales ont été enregistrées tout au long des derniers mois. La multiplication des équipements de pointe et le recrutement de spécialistes ont permis aux Fassis d'obtenir des soins jusque-là inaccessibles. L'année 2011 devrait permettre à davantage de malades de meilleures prises en charge. Remplacement de la mandibule par un greffon vascularisé du péroné, réimplantation d'une main entièrement mutilée, transplantation rénale à partir de donneurs vivants et des pontages aorto-coronaires à cœur battant… les opérations réalisées au CHU Hassan II de Fès ont permis à de nombreux patients qui ont longtemps soufferts en silence de retrouver fonctionnalité et mobilité. Deux paramètres expliquent ces performances : le recrutement de chirurgiens et spécialistes en disciplines médicales pointues et l'achat et la mise en place de structures modernes et d'équipements à la pointe de la technologie. Le nouveau centre hospitalier universitaire Hassan II est l'un des plus modernes du royaume. La dernière prouesse médicale en date est une résection trachéale élargie à la carène, avec conservation des deux poumons. Une première au niveau national. Quelques mois auparavant, le CHU avait connu d'autres exploits tout aussi complexes, des exploits qui étaient par le passé réservés uniquement aux centres hospitaliers de Rabat et Casablanca, voire à l'étranger. «Outre la compétence du personnel médical et paramédical du CHU, ces opérations, d'une grande technicité, ont été rendues possibles grâce au plateau technique mis à la disposition du centre par le département de la Santé et dont les équipements de dernière génération ont été introduits pour la première fois sur le marché marocain», estime le professeur Khalid Aït Taleb, directeur du CHU Hassan II de Fès. Prise en charge thérapeutique L'inauguration de ce nouveau complexe hospitalier date de 2009. Les prestations médicales et la prise en charge des patients ont donné leurs premiers résultats immédiatement après. «Si les différentes mesures prises en ce sens concourent à l'amélioration de la qualité de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients, elles permettent aussi d'augmenter l'attractivité du CHU à l'échelle régionale et nationale et par là même, d'élargir son bassin de desserte, qui dépasse actuellement les trois millions d'habitants», précise le professeur Aït Taleb, chef du service de chirurgie viscérale au CHU. Seulement, des points noirs continuent à perturber le fonctionnement de l'hôpital. C'est en quelque sorte le revers de la médaille. L'élargissement de la population de la région allonge les délais de rendez-vous. Le patient peut attendre, par exemple, des mois entiers pour obtenir une date et passer une IRM (imagerie par résonance magnétique). Un problème parmi d'autres, qui devraient être mieux gérés grâce à une meilleure application du système d'information hospitalier (SIH) mis en place par le CHU. «Au-delà de la gestion du dossier médical du patient et de l'information médicale, ce système technologique nous sert aussi d'outil de statistique et d'évaluation de la performance hospitalière et de moyen fiable de planification stratégique», tente d'expliquer le professeur Aït Taleb. Le directeur du CHU cite à cet effet l'apport indéniable que peut jouer la télémédecine dans la formation des futurs médecins et l'amélioration de leur efficacité professionnelle. Le processus d'amélioration de la prise en charge thérapeutique sera davantage renforcé en 2011, par l'élargissement de l'offre de soins. A l'image des unités d'hémato-oncologie pédiatrique et de surveillance du sommeil, qui sont déjà opérationnelles, d'autres unités d'addictologie et de lutte contre la toxicomanie, ainsi que de pédopsychiatrie, devront voir le jour, pour éviter à la population de la région les longs et périlleux déplacements et réduire les délais d'attente.