Le magazine américain Foreign Policy vient de révéler, dans sa dernière édition, «la connivence» existant entre Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et le Polisario. Le magazine cite que le retard enregistré dans la résolution de la question du Sahara a engendré un «mariage d'intérêts» entre les séparatistes et ce groupe terroriste qui sévit dans la région du Sahel et en Afrique du Nord. Le Magazine américain Foreign Policy a pointé du doigt, lundi, «la connivence» existant entre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Polisario, en estimant que le retard enregistré dans la résolution de la question du Sahara a engendré un «mariage d'intérêts» entre les séparatistes et ce groupe terroriste qui sévit dans la région du Sahel et en Afrique du Nord. La publication fait remarquer que les dernières arrestations opérées dans les rangs des militants du Polisario, par des pays de la région, confirment l'implication de ce groupe dans le trafic juteux d'armes, de drogue et d'aide humanitaire en collusion avec la branche nord-africaine d'Al-Qaïda. Foreign Policy Magazine rappelle, dans ce sens, la libération dernièrement par les autorités mauritaniennes de Omar Sahraoui, un «combattant vétéran» du Polisario qui avait kidnappé trois travailleurs humanitaires espagnols en novembre 2009 pour le compte d'Aqmi, ajoutant que des experts et think tanks américains avaient de même fait état de l'arrestation d'une vingtaine d'autres militants du Polisario en relation avec cette opération de prise d'otages. En janvier dernier, poursuit-on de même source, les services de sécurité algériens avaient procédé à l'arrestation du dénommé Sidi Mohamed Mahjoub, un prédicateur polisarien, et saisi dans son domicile des armes, une vingtaine de kilogrammes d'explosifs ainsi que des correspondances avec Abdelmalek Droukdel, émir autoproclamé d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Le magazine relève que cette arrestation avait été confirmée par des experts de la région, à l'instar d'Abdul Hameed Bakier, du prestigieux «think tank» américain spécialisé dans les questions du terrorisme, The Jamestown Foundation, et par Claude Moniquet, président du centre d'étude European Strategic Intelligence and Security Center (ESISC). La publication souligne également que de l'avis de plusieurs experts, la non-résolution du conflit du Sahara compromet sérieusement la coopération régionale en Afrique du Nord et favorise une situation propice à la prolifération des actes terroristes et de trafics illicites de tous genres. «Il existe des préoccupations sérieuses que le conflit du Sahara exacerbe un environnement propice à la propagation de l'extrémisme violent», met en garde dans ce sens, Anouar Boukhars, professeur des Relations internationales au McDaniel College et chercheur associé au Brookings Institution à Doha. Citant le directeur du Projet sur les menaces transnationales au Centre washingtonien des études stratégiques et internationales, Arnaud de Borchgrave, le magazine relève que des véhicules appartenant au Polisario avaient servi dans l'attaque contre une caserne de l'armée mauritanienne en 2005 par Al-Qaïda en Afrique du Nord, ajoutant que des combattants ayant participé à cette attaque faisaient partie du Polisario. Foreign Policy Magazine revient, par ailleurs, sur les conditions de vie lamentables dans les camps de Tindouf, citant à cet égard les propos de l'ancien chef des opérations et des renseignements de l'Agence américaine antidrogue (DEA), Michael Braun, qui affirme que ces camps représentent «une poudrière et un terrain fertile pour les recruteurs d'Aqmi». Cité par la publication, le premier vice-président du Comité national pour la politique américaine, Peter Pham, soutient, de son côté, que le ressentiment et la marginalisation que vit la population des camps de Tindouf risquent de s'exacerber davantage dans l'absence d'une solution politique au conflit du Sahara. Plusieurs membres et jeunes Sahraouis des camps de Tindouf avaient rejoint dans un premier temps les rangs d'Al-Qaïda suite à l'appel lancé par Oussama Ben Laden aux combattants arabes de rallier l'Afghanistan, fait observer le magazine, ajoutant que d'autres jeunes Sahraouis ont été influencés par l'idéologie jihadiste durant leurs séjours d'études dans les universités algériennes ou dans d'autres pays arabes. Anouar Boukhars, cité encore par la publication, affirme dans la même veine que la jeunesse sahraouie des camps de Tindouf est de plus en plus déçue par la mauvaise foi et la passivité des dirigeants du Polisario. Et de conclure qu'au moment où les négociations sur le Sahara sous les auspices des Nations unies demeurent dans l'impasse, Al-Qaïda continue à sévir au Maghreb et dans la région du Sahel.