Les modalités de souscription et de répartition des titres ainsi que le détail des résultats communiqués sont à revoir. Développer l'accès des particuliers au marché de la dette privée, notamment pour dynamiser le compartiment obligataire de la Bourse. Les réseaux bancaires doivent proposer et communiquer davantage ces opérations, qui offrent de meilleurs rendements à leur clientèle. L'emprunt obligataire que vient de boucler la Compagnie générale immobilière (CGI), filiale de la CDG, relance à nouveau le débat sur les critères de base retenus pour l'allocation des titres, la communication autour des résultats de l'emprunt, le développement de l'accès des investisseurs particuliers au marché obligataire, le rôle des réseaux bancaires dans la proposition de ces placements à leurs clients ou encore la dynamisation du compartiment obligataire de la Bourse de Casablanca. L'emprunt de la CGI, qui totalise 1,5 milliard de DH, proposait des titres cotés et non cotés à la Bourse de Casablanca, assortis d'un taux révisable annuellement et d'un taux fixe. Seules les entreprises d'assurances et de réassurances ont opté pour la tranche à taux fixe, cotée en bourse, à hauteur d'un montant de 180,4 millions de DH. Le reste des investisseurs –OPCVM, compagnies financières, établissements de crédit, organismes de retraite et de pension– ont souscrit des titres non cotés à taux fixe pour 1,36 milliard de DH. Ces institutionnels veulent profiter pleinement d'un important avantage qu'offrent les titres non cotés, celui de garantir leur liquidité à moindre coût à travers une cession de gré à gré ou une opération de pension (emprunt d'argent contre garantie des titres). «La vente des obligations en bourse implique des coûts d'intermédiation supplémentaires et trois jours d'attente pour le règlement», explique un gestionnaire. Cette éviction est de nature à pénaliser le développement du compartiment obligataire de la Bourse de Casablanca. Les voix s'élèvent, notamment du côté des gestionnaires d'OPCVM, pour dénoncer également «l'opacité» qui entoure les modalités d'allocation de l'emprunt par l'organisme placeur ou la banque conseil mandatés par l'émetteur. Des gestionnaires relèvent aussi la manière de communiquer sur le détail des résultats des emprunts obligataires, notamment le fait d'afficher que le montant demandé par l'émetteur a été sur-souscrit 2 ou 3, voire 5 fois et plus. «Cette information est trompeuse en elle-même. Elle induit en erreur les observateurs quant à la disponibilité des liquidités sur les marchés de l'argent», souligne un gestionnaire. Dans la majorité des cas, le montant souscrit par l'investisseur ne peut pas être mobilisé en totalité pour l'opération. Ce gestionnaire explique que «lors de la souscription d'un emprunt, le chef de file recommande toujours aux investisseurs de demander 5 à 6 fois le montant souhaité lors de l'allocation finale». Côté développement de l'accès des particuliers au marché de la dette privée des entreprises, des investisseurs regrettent que plusieurs émetteurs fixent la valeur nominale unitaire de leurs obligations à des niveaux élevés, ce qui n'encourage pas les particuliers à accéder à des titres financiers offrant une rémunération intéressante par rapport aux taux des comptes à terme, des comptes sur carnet ou encore des bons du Trésor (notamment à 6 mois). «Proposer des obligations à des prix unitaires variant de 100 à 1.000 DH captera davantage l'intérêt des particuliers et contribuera de manière décisive à la dynamisation du compartiment obligataire de la bourse», note un banquier. Mais encore faut-il que les banques puissent les proposer à leurs clients à travers leurs réseaux d'agences. «Les banques ne pratiquent pas encore cette gestion active des comptes clients. Les sièges centraux ne communiquent même pas sur ce type d'opération à leurs réseaux pour que les chargés de clientèle puissent en informer leurs clients», regrette un observateur. Ce dernier note que «c'est le client qui prend toujours l'initiative d'aviser son banquier qu'il souhaite souscrire à un emprunt obligataire». « La vente des obligations en bourse implique des coûts d'intermédiation supplémentaires et trois jours d'attente pour le règlement», explique un gestionnaire.