Des Américains, des Espagnols, des Italiens et des Egyptiens, entre autres, mais pas de Marocains, se donneront le change pour la sélection finale qui devrait s'effectuer entre février et mars 2011. MASEN a révélé le dernier carré des consortiums qui ont été présélectionnés pour le programme de production concessionnelle relatif à la première partie de la centrale solaire de Ouarzazate de 100 MW. Cette première phase de développement du complexe solaire d'Ouarzazate sera dédiée aux technologies de capteurs cylindro-paraboliques. Les sociétés américaines sont présentes dans deux des quatre consortiums pré-sélectionnés. Les espagnols Abengoa Solar et Abeinsa ICI en compagnie du japonais Mitsui et de la société émiratie Taqa forment le troisième candidat pré-sélectionné. Les allemands également très actifs depuis le début de l'aventure solaire marocaine sur plusieurs plans notamment sur le financier sont dans le dernier carré en lice pour ce premier contrat IPP (Independant Power producer) avec Solar Millenium et Evonik Steag en compagnie de l'égyptien Orascom CI, qui développe actuellement plusieurs projets en Algérie. D'emblée, on remarque que les six consortiums ayant des groupes marocains dans leurs tours de table n'ont pas été sélectionnés. Nareva Holding, Ynna Holding, Delta Holding entre autres, devront repasser. Ce qui paraît quelque peu en déphasage par rapport au discours officiel qui promet de réserver un minimum de présence dans les appels d'offres aux entreprises marocaines. Les partenaires internationaux qui y ont cru ont apparemment fait fausse route. Ceci dit, les prochaines phases, dont au moins une sera dédiée aux technologies photovoltaïques et une autre aux technologies de tours solaires, seront lancées dès l'année 2011 et avant la fin de l'année 2012 de sorte que la capacité globale projetée de 500 MW soit disponible en 2015. Une ligne droite très serrée Pour les pré-séléctionnés, les candidats américains et allemands ont privilégié dans leurs partenariats le choix de sociétés qui ont pignon sur le marché énergétique maghrébin, en l'occurrence l'italien ENEL fortement présent en Tunisie et l'Egyptien Orascom CI. La MASEN précise que cette pré-séléction a été effectuée en collaboration les institutions financières auprès desquelles Masen a sollicité un financement pour avis de non objection à l'exemple du CTF (Clean Tech Fund) qui finance le projet à hauteur de 90 millions de dollars. En outre, l'agence solaire marocaine précise que le retard d'un mois enregistré sur la Time Line est dû aux processus de pré-sélection où il a fallu départager entre une dizaine d'offres de grande facture. Par conséquent, la MASEN annonce la transmission des dossiers d'appel d'offres de cette première phase aux Pré-Qualifiés vers la fin du mois de janvier 2011. Les pronostics tendent à favoriser les consortiums (Abengoa, Abeinsa, Mitsui,Taqa) et celui constitué des deux allemands Solar Millenium et Evonik Steag et de l'égyptien Orascom CI. Pour le premier consortium, il dispose d'une présence de taille sur les plans énergétiques et infrastructures avec Abengoa Solar, qui développe avec l'ONE ( Office national de l'électricité) la station de Ain Beni Mathar mais également Taqa présente sur le site de Jorf Lasfar et le japonais Mitsui, actif dans la construction des grandes infrastructures depuis trois décennies au Maroc. Le deuxième consortium dispose également d'un Joker de taille. La coopération allemande très active dans le plan solaire marocain en particulier et dans la démarche globale que le royaume a initié dans le domaine des énergies renouvelables devra compter sur le forcing « diplomatico-coopérationnel » allemand aidé en cela par l'égyptien Orascom CI, présent au Maroc. Si les pronostics des experts appelés par le Soir échos tendent vers ces deux consortiums, les autres ne sont pas en reste. En effet, les sociétés californiennes pré-sélectionnés feront également leur forcing. Lequel de ces quatre consortiums débarquera ses engins à Tamez Ghitene ? En définitive, vu la grande technicité des offres et des tours de table des quatre consortiums, il serait possible que la décision finale emprunte les circuits diplomatiques.