Les pharmaciens de la ville ocre débattent de leurs maux les 21 et 22 janvier 2011 à l'occasion de leur congrès national. «C‘est insensé ! On trouve des médicaments en vente libre alors qu'ils devraient l'être en pharmacie. De l'insuline vendue par des associations, des produits vétérinaires dans les cabinets des vétérinaires, des produits stériles dans les parapharmacies… même des produits composés de substances chimiques ayant dépassé la dose d'exonération sont en vente libre dans les parapharmacies alors qu'ils sont considérés comme médicaments». Les propos de Abdelali Bennani, président du Syndicat des pharmaciens de Marrakech, résonnent comme une sonnette d'alarme. Selon ce professionnel syndicaliste, la situation est plus qu'intenable. Cette problématique dont souffre le secteur pharmaceutique sera ainsi abordée lors du congrès national du Syndicat qui se tiendra à Marrakech les 21 et 22 janvier 2011. Placée sous le thème «Le monopole pharmaceutique et les contraintes socioéconomiques actuelles : quelles perspectives ?», la rencontre promet d'être chaude. «Le monopole du pharmacien est en train de s'effriter petit à petit», déplore-t-il en effet. Par ailleurs, les congressistes se pencheront lors de ces deux journées de travail sur la problématique socioéconomique de la profession. «Nombre de pharmaciens sont au bord de la faillite. Le pharmacien se bat pour survivre et non pour vivre», lance le président du syndicat marrakchi. De fait, depuis le déclenchement du débat autour de la cherté du médicament au Maroc, avec l'éventuelle baisse de la marge du pharmacien (actuellement 30%), jugée trop élevée par la mission parlementaire sur le prix du médicament, et l'étude effectuée par le cabinet BCG (Boston Consulting Group), les pharmaciens font des pieds et des mains pour défendre leurs intérêts. «Les beaux jours du pharmacien sont finis. Aujourd'hui, il a des charges, la TVA… Il faut penser à trouver un équilibre pour favoriser l'accès aux médicaments aux populations et en même temps ne pas porter préjudice à la pharmacie», insiste A. Bennani, soucieux de la viabilité socioéconomique de son corps de métier, question sous-jacente de ce congrès qui sera ponctué de conférences sur des thèmes variés.