Le FIFM, qui a présenté 15 films en compétition de 15 nationalités différentes, a couronné une nouvelle étoile sud-coréenne, The journals of Musan. Eclairage. Séquence 5 Extérieur-Nuit. 18 heures sur l'avenue Mohammed VI où la foule a totalement investi l'espace comme lors de la cérémonie d'ouverture il y a encore quelques jours. Je retrouve une consœur, déguisée tout comme moi, avec sa robe longue et ses hauts talons, face à l'entrée du Palais des Congrès. L'heure est à l'attente, nous nous racontons nos up et nos down, moments chocs et forts du festival, qui ont ponctué cette semaine effrénée. C'est le moment d'avancer alors que nous suivons nos homologues. Un homme chargé de la sécurité nous indique le côté qui mène au red carpet. Sans nous poser plus de questions nous nous empressons de le suivre, craignant d'être en retard : «- Sabel : Mais on va passer sur le tapis rouge ? – Moi : On a perdu suffisamment de temps dans la file, on fait comme si c'était normal, on sourit et on regarde droit devant nous ». Nous nous efforçons de ne pas tomber, défiant nos échasses et nos longues traînes… Simo Benbachir : « Sabel ! » Ma consœur a déjà un admirateur. Elle se tourne avec grâce et lui envoie un baiser de la main. Les crépitements des flashs qui nous aveuglent ne nous sont sûrement pas destinés, des célébrités doivent être derrière nous. Séquence 6 Intérieur-Nuit. Salle des Ministres. John Malkovich, président de ce 10e FIFM, apparaît sur scène et entame son discours : «Je tiens à remercier mes collègues pour leur disponibilité ainsi que les cinéastes pour la qualité et la richesse de leurs films. Nous avons vu des œuvres originales, créatives. Je tiens à remercier également le Festival du film de Marrakech, SM Mohammed VI et SAR le prince Moulay Rachid». Malkovich poursuit et annonce de sa voix nette et précise le prix de la meilleure interprétation, récompensant ex-aequo les films australien Animal Kingdom et allemand When we leave. L'acteur australien du film, en retransmission sur grand écran, remercie le FIFM et conclut en qualifiant ce prix de «cerise sur le gâteau» à propos de son parcours cinématographie. When we leave évoque les difficultés d'une femme aux prises avec sa communauté et la société. Le président poursuit le palmarès et nous apprend que le prix du jury couronnera également deux films. Ce sont les mexicain Beclouded et belge Beyond the steppes qui sont primés de concert. La cinéaste belge souligne sa rencontre avec son actrice, devenue depuis une amie, tandis que la comédienne avoue, émue : «Je n'aurais jamais imaginé que nous nous retrouverions ici, le jour où nous avons débuté le tournage au Kazakhstan». Enfin, le film sud-coréen The journals of Musan est le grand vainqueur, récompensé par l'Etoile d'Or. Le profil du cinéaste est particulièrement impressionnant, puisqu'il est à la fois réalisateur, producteur et acteur et incarne un modèle de liberté dans le choix de son propos. Le film retrace le destin d'un jeune homme confronté au racisme en Corée du Sud. Séquence 7 Intérieur-Nuit. Dîner à l'occasion de la cérémonie de clôture. Après avoir vu Somewhere de Sofia Coppola, nous nous retrouvons, journalistes, acteurs et réalisateurs, pour partager un dernier moment ensemble. Je croise l'équipe de Mirages, que j'avais rencontrée plus d'un an auparavant, ayant assisté au tournage du film. J'ai un réel intérêt pour ces jeunes comédiens et ce jeune réalisateur. Nous ne sommes pas à Hollywood, Cannes ou Berlin, mais le film marocain est un opus signé par un homme de 28 ans. Quel fantastique exemple de vitalité pour le cinéma du pays ! John Malkovich, en personne, demande à parler à l'équipe marocaine et la félicite. Nous sommes tous pendus à ses lèvres. C'est avec une attention rare qu'il confie à Talal Selhami avoir aimé l'idée du film de genre, puis il dissèque les rôles de chacun des comédiens en présence : Myriam Raoui, Karim Saïdi et les autres. John Malkovich dit à ce propos qu'il a aimé l'interprétation de Karim Saïdi, pour sa performance physique… Nous ne sommes pas à Hollywood, Cannes ou Berlin, mais le film marocain est un opus signé par un homme de 28 ans. Quel fantastique exemple de vitalité pour le cinéma du pays ! John Malkovich en personne demande à parler à l'équipe marocaine et la félicite.