Le week-end précédent a été photographique dans les couloirs du Carrousel du Louvre. Pour sa 14e édition, Paris Photo est passé sans complexe de la photographie d'Europe centrale aux nouvelles tendances artistiques internationales. Zoom sur les moments clés de cette édition. Après le Japon, les pays arabes et l'Iran, Paris Photo a ouvert ses portes à l'Europe centrale. Surprenante édition qui, cette année encore, saura sortir la fine fleur des avant-gardes historiques et des pratiques contemporaines de l'image. Au programme, plus de 90 artistes slovaques, hongrois (Marta Aczel, Angelo, Kata Kalman), polonais (Jozef Jan Glogowski, Tanislaw Ignacy Wietkiewicz), slovènes (Stojan Kerb ler, Igor Andjelic) et tchèques (Frantisek Drtikol, Lubomir Linhart) dessinent la scène artistique centre-européenne. Le tout porté par quelques figures phares qui ont accompagné l'histoire de la photographie : André Kertész, Moholy-Nagy, Josef Sudek sans oublier Brassaï ou Robert Capa. Découvrir les tendances du XIXe siècle en confrontant les pratiques, les styles et les techniques de la photographie documentaire, plasticienne, de mode ou du photo-reportage, telle est, chaque année, l'intention de Paris Photo. Cette fois-ci, l'événement fut surtout l'occasion de rappeler la place grandissante de la photographie comme mode d'expression pour une nouvelle génération de photographes internationaux, qui ont pu afficher leurs démarches et revendications dans le cadre d'expositions personnelles– la Flowers Gallery (Londres) a dédié son espace à l'artiste israélien Nadav Kander)– ou thématiques comme l'a montré la galerie Forma Galleria (Milan) qui a exploré la question du regard féminin en présentant 7 femmes photographes. A noter également, les «Portraits» de Philippe Halsman, Lise Sarfati ou Jim Goldberg présentés par la célèbre galerie Magnum ou encore «Le Paysage social américain contemporain» (Galerie Robert Mann, New-York) capté par quelques géants de la photographie américaine tels que Holly Andres, Walker Evans et Robert Franck. Outre la présence des grandes galeries internationales, une attention toute particulière est accordée à la galerie Silk Road de Téhéran. La guerre, la condition féminine, la question sociale sont interrogées, décortiquées et mises en lumière par quelques figures émergentes de la photographie iranienne engagée : Gohar Dashti explore le trauma de la guerre Iran-Irak pendant que Katayoun Karami aborde la question de la condition de la femme iranienne. Enfin, la série « We Live in a Paradoxical Society » réalisée par le duo Ramyar Manouchehrsadeh et Ali Najian explore le nouveau visage d'un pays criblé de changements radicaux depuis la révolution de 1979. Evénement majeur de cette année, l'hommage rendu à Bahman Jalali, exposé à Paris Photo 2009 et décédé en janvier dernier. Connu pour sa série « Image of Imagination », une surimpression d'images d'écriture sur des portraits anciens, ce photographe à la fois enseignant et commissaire d'exposition n'a cessé d'interroger la culture ancestrale iranienne.