Des membres des familles des détenus salafistes de la prison de Kénitra annoncent la création d'une nouvelle structure de coordination pour la défense des droits de ces derniers. Une dizaine de membres des familles et des épouses des détenus salafistes, transférés le mois d'octobre dernier vers la prison centrale de Kénitra depuis d'autres villes,viennent de constituer «une coordination des familles des détenus d'opinion et de religion». Selon un communiqué signé par le bureau de cette structure, cette nouvelle coordination vise à corroborer les efforts des familles pour la défense des droits des détenus, représenter les familles auprès des autorités et communiquer avec les ONG. Le bureau de la coordination est dirigé par Hasna Moussaïd, épouse de Yacine Bounajra, condamné dans le cadre de l'affaire de la cellule Abdelfettah Raydi. Pour rappel, H. Moussaïd avait écopé en 2007 de deux ans de prison avec sursis par le tribunal antiterroriste de Salé. Elle avait passé six mois de prison en détention provisoire, au cours de laquelle elle avait accouché d'une fillette. Elle avait été accusée d'avoir loué, avec son mari Yassine Bounajra, l'appartement dans lequel avaient résidé quatre kamikazes de Hay El Farah du groupe Raydi qui s'étaient ensuite donné la mort le 10 avril 2007 à Casablanca en actionnant des explosifs. Le 11 octobre dernier, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire a procédé, à l'aube, au transfert d'une centaine de prisonniers salafistes vers la prison de Tiflet, nouvellement construite, ainsi que vers un nouveau bâtiment à la prison centrale de Kénitra, dont 15 provenaient de la prison de Fès, 14 de celle de Tanger, 18 de la prison Toulal de Meknès et deux du centre pénitentiare de Benslimane. Les salafistes de la prison centrale de Kénitra qui résidaient dans les pavillons A et B ont été déplacés dans un pavillon récemment construit. Une centaine d'autres salafistes ont été transférés de la prison de Oukacha, d'El Jadida et de Benslimane vers ce nouveau bâtiment. Selon les familles, ces transferts constituent une mesure punitive et une violation des droits des détenus et de leurs familles qui supportent difficilement l'éloignement et le coût financier des voyages lors des visites familiales.