L'Association de protection du consommateur attire l'attention sur le problème des crédits à la consommation. A quelques jours de l'Aïd El Adha, les panneaux publicitaires fleurissent : des moutons (tout joyeux) à crédit gratuit et dont le paiement est échelonné sur …trois ans! «La société de financement ou la banque ne sont pas une association de bienfaisance. Les consommateurs doivent comprendre qu'il n'y a absolument pas de crédit gratuit», prévient le président fondateur de l'Association de protection du consommateur (UNICONSO), Ouadi Madih. Au guichet orientation, conseil, information et règlement des litiges que met cette association à la disposition des Casablancais, des réclamations sur ce type de crédit arrivent en avalanche. «Nous avons une dizaine de réclamations concernant les crédits à la consommation. Nous ne pouvons, malheureusement, pas traiter un plus grand nombre, malgré la demande, car pour chaque dossier, nous devons dédier énormément de temps afin d'arriver à une solution», explique Ouadi Madih. S'ils sont nombreux à se plaindre, c'est en partie en raison d'une ignorance : «Le hic auquel les consommateurs ne font pas attention, au départ, c'est que le crédit même portant l'appellation de gratuit nécessite qu'ils s'acquittent des frais du dossier et de l'assurance pour son obtention. La société de financement ne l'explicite pas et c'est là où elle joue le jeu», affirme le président d'UNICONSO. Du coup, c'est lorsque le problème s'envenime que les consommateurs se retrouvent sans issue. «Ils viennent nous demander de l'aide quand ils se retrouvent dans une situation de faiblesse, lorsque le problème arrive au tribunal», regrette ce responsable. Le moyen d'éviter ce stade crucial existe heureusement. «Nous sommes, depuis peu, en pourparlers avec l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) afin de trouver et de puiser toutes les alternatives possibles pour régler ce genre de litige. Avec l'APSF, qui s'est montrée très sensible à ce problème, nous souhaiterions aboutir à un partenariat nous permettant de mieux protéger le consommateur», confie Ouadi Madih. En attendant, UNICONSO arrive à trouver aux consommateurs des compromis avec les fournisseurs et quelques sociétés de financement. L'Association parvient à convaincre ceux-ci en les amenant à approuver des reports et des révisions de dossiers. «Avant les fournisseurs faisaient du consommateur un adversaire. A présent, c'est différent, lorsque nous prenons contact avec eux pour des alternatives, ils sont plus conscients de l'enjeu que cela représente. Grâce à cela, ils ont une meilleure idée des exigences de leurs clients, ils peuvent ainsi améliorer la qualité de leurs services et créer une relation gagnant/gagnant», estime le président d'UNICONSO. Aux yeux de ce dernier, la sensibilisation a bien apporté ses fruits. Il ne reste plus que le projet de loi pour la protection du consommateur trouve son chemin vers la concrétisation. leïla hallaoui