Charifi Alaoui : «Nous allons maintenir notre mot d'ordre de grève pour cette semaine. Parce que l'annonce de l'octroi d'allocations ne nous satisfait pas. Notre principale revendication demeure le statut fondamental des greffiers tel qu'il figurait dans le discours royal du 20 août 2009». Face à la décision unilatérale du gouvernement de Abbas El Fassi, la SDJ, affiliée à la FDT, a décidé de maintenir la grève des 19, 20 et 21 octobre et de battre également le pavé les 27, 28 et 29 du même mois. mohamed jaabouk Le Conseil (des ministres du samedi 16 octobre) «a approuvé un certain nombre de décrets relatifs notamment aux allocations servies aux agents des greffes». C'est par cette petite phrase que la MAP annonce timidement une revalorisation des salaires des greffiers. Un cahier revendicatif qui traînait depuis des années. Cette annonce mettrait-elle sous le boisseau le mouvement de grève annoncé pour les 19, 20 et 21 octobre par le syndicat démocratique de la justice affilié à la FDT ? «Nous allons maintenir notre mot d'ordre de grève pour cette semaine. Parce que l'annonce de l'octroi d'allocations ne nous satisfait pas. Notre principale revendication demeure le statut fondamental des greffiers tel qu'il figurait dans le discours royal du 20 août 2009», souligne Abdellah Charifi Alaoui, secrétaire régional de la CDJ-FDT à Casablanca. «Ne dérogeant point à son habitude, le gouvernement a décidé l'octroi d'allocation de façon unilatérale. Mardi dernier, lors d'une réunion au siège du ministère de la Justice, les représentants du département de Mezouar nous ont proposé cette hausse des allocations, chose que nous avons catégoriquement rejetée», rappelle notre interlocuteur. «Nous avons considéré cette proposition comme un enterrement de notre cahier revendicatif. En somme, c'est une manœuvre pour faire diversion et rien de plus. Il est clair que l'actuel gouvernement compte renvoyer cet épineux dossier au-delà de 2012», précise Charifi Alaoui. Mais, dans les faits, comme se traduirait l'octroi de ces allocations sur les bulletins de salaires des greffiers ? «D'abord, cette hausse équivaudrait à une prime, donc elle n'aura aucun impact sur la retraite des greffiers. Ensuite, cette augmentation est tirée d'un compte dit « spécial », alimenté principalement à partir des amendes. Donc, c'est le ministère de la Justice qui doit payer la facture et non le budget du gouvernement. Avant l'annonce de ces allocations, l'argent récolté par ce compte spécial était redirigé notamment pour la restauration des tribunaux, alors qu'une partie nous était destinée, variant entre 300 et 750 DH par mois», souligne notre interlocuteur. «En plus, rien ne garantit que les greffiers vont percevoir ces allocations, d'une valeur de 25 milliards de centimes chaque année». Face à cette augmentation décrétée de façon unilatérale par le gouvernement de Abbas El Fassi, la SDJ, affiliée à la FDT a décidé outre le maintien de la grève des 19, 20 et 21 octobre, de battre également le pavé les 27, 28 et 29 de ce mois avec, comme point d'orgue, «la tenue, dans l'après-midi du mercredi 28 octobre, d'un sit-in devant le Parlement à Rabat», annonce le secrétaire régional de la CDJ-FDT. Cette mobilisation des greffiers ne s'arrête pas à ce stade, «le syndicat compte organiser chaque vendredi un sit-in de deux heures, de 9 h à 11 h, dans tous les tribunaux du royaume, jusqu'à la satisfaction de notre principale revendication, à savoir le statut fondamental des greffiers tel qu'il a été convenu avec l'ancien ministre de la Justice Abdelouahed Radi et dont une copie a même été déposée au secrétariat général du gouvernement», assure-t-il.