La première visite officielle, mardi, du Secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, Juan Pablo de Laiglesia, n'a pas été suivie du point de presse habituel. La tension entre les deux pays reste la même, surtout que les activistes espagnols pro-polisariens maintiennent leur décision d'organiser une flottille de soutien vers le port de Laâyoune. C'est la première visite officielle du secrétaire d'Etat espagnol au Maroc, qui entre dans le cadre des relations bilatérales avec les pays voisins de l'Espagne, a indiquée une source diplomatique espagnole. Ce déplacement intervient quelques jours après que le gouvernement espagnol a considéré «résolu»l'incident de Laâyoune perpétré par 14 activistes de «Saharactiones», comme l'a déclaré De Laiglesia. Selon la même source, Madrid est convaincu de l'explication de Rabat, disant qu'il ne s'agit pas de policiers marocains qui avaient brutalisé les 14 activistes, mais de simples citoyens. Le gouvernement espagnol estime aussi résolus les problèmes à la frontière de Melillia. Dans le même sillage, le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, a déclaré mercredi à Tokyo qu'il n'y a pas de grave problème de fond avec le Maroc. Interrogé sur le timing de la visite, une source diplomatique à Rabat a indiqué au Soir echos, «que cette visite rentre dans le cadre d'échange de point de vue que les responsables des deux pays tiennent régulièrement», ajoutant que l'Espagne veut aussi marquer son refus de l'initiative des 14 activistes de «Saharactiones». Le diplomate espagnol, a rencontré mardi, son homologue marocain Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la coopération. L'entretien s'est déroulé en présence notamment de Latifa Akharbach, Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Youssef Amrani, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, et de l'ambassadeur d'Espagne au Maroc, Luis Planas Puchades, qui quitte le poste de Rabat à la fin du mois de septembre pour laisser la place au nouvel ambassadeur, Alberto Navarro. À l'issue de ses entretiens avec Taib Fassi Fihri, De Laiglesia a mis en avant la volonté politique du gouvernement espagnol d'approfondir et de renforcer davantage ces relations qui sont excellentes, riches et intenses. «Les discussions ont également porté sur les moyens de renforcer davantage la coopération économique», a-t-il indiqué, soulignant l'engagement de son pays à accompagner le Maroc dans ses objectifs de développement, notamment en matière d'éducation. Les deux parties ont aussi abordé le sujet des relations entre le Maroc et l'Union européenne, en particulier le statut avancé et l'Union pour la Méditerranée. La visite de De Laiglesia vise aussi à élaborer les détails de la prochaine réunion de la Haute commission mixte maroco-espagnole vers la fin de l'année. Même si la déclaration du côté espagnol et marocain laisse apparaître l'entente cordiale, une réelle crise guette les deux pays suite à l'annonce faite depuis quelques jours par des activistes pro-Polisario des Iles Canaries d'organiser une flottille vers le Sahara afin de récidiver l'incident de Laâyoune. Le même jour de la visite de De Laiglesia, un syndicat de la police avait critiqué la position de son gouvernement et l'installation de patrouilles mixtes à Tanger. La visite intervient aussi après un changement radical à l'Ambassade d'Espagne de Rabat depuis quelques semaines où 14 diplomates dont l'ambassadeur, le consul de Nador et Tetouan, ont été mutés vers d'autres postes. mohamed el hamraoui