Les exportateurs français s'activent pour convaincre leurs clients marocains. Les annonces faites la semaine dernière par rapport aux Nationaux en blé tendre importé commencent à se concrétiser. Des informations ont filtré dans la matinée d'hier annonçant l'intention du Maroc a émettre un appel d'offres international pour s'approvisionner en cette denrée. La quantité sur laquelle porterait cet appel d'offres se chiffrerait à 12 millions de tonnes, soit exactement les besoins globaux en blé tendre annoncés pour la période allant de septembre à décembre de cette année. Le lancement des appels d'offres est une suite logique de l'annonce des besoins en blé tendre importé. Reste à savoir l'ensemble de la quantité demandée sera regroupé dans un seul marché, où serait-il question de se positionner progressivement sur le marché, notamment dans ce contexte de hausse des prix. Les médias internationaux ont d'ailleurs massivement repris cette annonce qui représente un signal important pour le marché international de blé. Ce qui pourrait occasionner une tension sur le prix du blé à destination du Maroc. Dans un marché comme celui des céréales, même les rumeurs sont susceptibles d'entraîner une hausse des prix. D'ailleurs, les fournisseurs potentiels du Maroc en céréales commencent déjà à se mobiliser pour décrocher les premiers contrats. L'association professionnelles des importateurs de céréales français organisent un colloque à Casablanca où elle fera venir plusieurs experts du secteur des céréales en France. Un tel événement vise clairement à établir des contacts et/ou d'entamer des deals commerciaux. Les exportateurs français de céréales savent bien qu'ils sont bien positionnés pour fournir leurs clients marocains, notamment suite à la chute de l'offre dans la zone de la Mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan…). Dans ce contexte, les prix ne peuvent être que très élevés. Ce qui risque de perturber le système de commercialisation de blé tendre au niveau local. Pour rassurer le marché, le ministre des Affaires économiques et générales Nizar Baraka a tenu à préciser que l'Etat fera le nécessaire pour maintenir le prix de la baguette de pain à son niveau actuel. Ce qui veut dire que le robinet des subventions sera ouvert pour compenser la différence entre les prix du marché et les prix que l'Etat fixe pour le blé. Le budget de compensation devrait supporter en plus de la facture pétrolière salée des subventions colossales pour soutenir le prix du pain.