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La bataille du savoir-être, le défi du Maroc de demain
Publié dans Le Soir Echos le 13 - 08 - 2010

L'enjeu principal du développement de notre pays résiderait, nous dit-on, dans la qualification de nos ressources humaines. Et pour nos politiques, qualifier nos ressources humaines veut dire renforcer le taux de scolarisation, maintenir les enfants le plus longtemps possible à l'école, obtenir le meilleur taux de réussite au bac ou former 10.000 ingénieurs par an.
insi consacre-t-on depuis des décennies un quart du budget de l'état (26% en 2009) à «éduquer» nos enfants avec des réalisations intéressantes au niveau du taux d'analphabètes qui est passé de 87% en 1956 à 40% aujourd'hui ou encore le nombre de bacheliers qui atteignait péniblement le millier par an à l'aube de l'indépendance pour avoisiner les 150.000 lauréats cette année et ceci malgré plusieurs désastres dus à des idéologies qui, si elles furent bien inspirées notamment en ce qui concerne l'arabisation, n'en furent pas moins extrêmement mal déployées sur le terrain avec à la clef le sacrifice collectif de plusieurs générations de Marocains.
Plus grave encore est le constat de faible employabilité des profils considérés comme «formés». Quand on les aborde sur le sujet des jeunes recrues, les patrons marocains, dans leur grande majorité, se plaignent dans le désordre d'une mauvaise maîtrise linguistique (en arabe ou en français), de lacunes de communication, de manque d'esprit d'initiative (et s'il y en avait un, d'incapacité à définir des limites à l'action) sans parler de l'allergie viscérale de nos diplômés à toute critique ou du fameux recours à la fatalité pour expliquer tout événement négatif.
Ces patrons, qui ne sont pas toujours irréprochables, mettent le doigt sur un élément essentiel que se doit d'acquérir chaque individu dans notre société moderne au-delà de toute expertise et cet élément se définit comme du «savoir-être». S'il ne fallait retenir qu'une définition du «savoir-être», celle-ci serait : «La capacité à s'adapter à des situations variées et à ajuster ses actions en fonction des caractéristiques de l'environnement, des enjeux de la situation et du type de vis-à-vis». Dans un monde en mutation permanente où nous affrontons des situations nouvelles en permanence dans des contextes et des environnements globalisés, cette capacité d'adaptation apparaît essentielle. Ainsi, les petits Américains développent ce qu'ils appellent des «life skills» dès la petite enfance et les grandes multinationales mesurent de manière scientifique les capacités émotionnelles des candidats qui priment souvent sur le savoir-faire présumé lors d'un recrutement.
L'UNICEF a même inscrit le savoir-être comme capacité essentielle à transmettre à nos enfants en y consacrant tout un programme. Reste à identifier les méthodes les plus efficaces pour que nos futurs diplômés développent leurs aptitudes dans ce domaine avant de se présenter sur le marché du travail.
La technique la plus souvent utilisée par les entreprises recrutant des candidats de grandes écoles imbus de leur petites personnes est «la montagne russe». Il s'agit de sur-gonfler l'ego des recrues dans un premier temps pour les mettre ensuite en situation d'échec public pour inculquer, dans la foulée, les valeurs «salvatrices» et souvent aliénantes de la firme. Plus humainement, il s'agit d'analyser de manière honnête et franche les comportements des sujets et de traiter toutes les lacunes décelées. Ainsi, on établira une cartographie adaptée au contexte marocain du développement comportemental de l'enfant et on évaluera régulièrement ses acquis en corrigeant les écarts de manière progressive. On cessera d'acheter la paix sociale à travers l'école en mettant les parents devant leurs responsabilités éducatives et en n'admettant plus certains écarts de discipline des enfants. On veillera à encadrer les élèves de manière plus adaptée et à évaluer les aptitudes de socialisation et de communication, les capacités d'adaptation, la créativité, l'esprit critique et l'aptitude à résoudre les difficultés au même titre que les mathématiques ou l'orthographe.
Pour corriger les habitudes locales, on apprendra à l'élève à dire NON tout en respectant autrui et en acceptant lui-même la contradiction. L'enfant pourra exprimer sans fausse pudeur et calmement ses propres aspirations en assumant ses passions. L'échec sera considéré comme un apprentissage au lieu d'en avoir honte et de le dissimuler. On expliquera aux parents marocains que ce qu'ils font pour leurs enfants, et Dieu leur est témoin de leurs sacrifices, n'est pas un investissement pour une amélioration de leur propre existence mais une action d'autonomisation progressive de leur enfant pour qu'il puisse affronter sereinement les multiples défis de l'existence. Enfin, on mettra en valeur les exemples de réussites au lieu de dénigrer systématiquement ce qui consisterait à remplacer la dangerosité de l'envie par les vertus de l'exemplarité.
Notre pays regorge d'un capital humain sous-exploité et les plus valeureux d'entre nous rêvent d'un avenir meilleur sous d'autres cieux alors que toutes les voies d'épanouissement personnel s'ouvrent plus facilement ici. Donnons à nos enfants les techniques de base et la confiance suffisante pour s'engager sur le chemin de leurs passions. Comme le disait si bien Ernest Renan : «L'essentiel dans l'éducation, ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil».


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