«Les importations de blé devraient se renchérir sur le deuxième semestre», selon le ministère des Finances. Les incertitudes entourent les prévisions des prix des matières premières voire même les comportements des marchés mondiaux. Selon la dernière note du ministère des Finances relative aux tendances des marchés de produits de base, l'économie marocaine devrait s'attendre à une forte correction à la hausse des cours des matières premières. Déjà au terme du premier semestre de l'année en cours, l'Etat a déboursé 12,8 milliards de dirhams de dépenses de compensation épuisant ainsi près de 92% du montant prévu dans la Loi de finances (14milliards de dirhams). Au vu des achats du Maroc en provenance de l'étranger, la facture pétrolière a bondi de 71% se chiffrant ainsi à près de 12 milliards de dirhams à fin juin 2010. D'une façon générale, les importations énergétiques se sont accrues de 44%, sur un an suite à la hausse des cours mondiaux. Elles se sont situées à 33,3 milliards de dirhams, représentant 23% des importations totales de marchandises contre 18% en 2009. Elles ne sont pas d'ailleurs les seules à s'inscrire dans cette tendance à la hausse. Les importations de produits laitiers se sont accrues de 31%, suite, notamment, à la hausse des achats de lait (+36%) et de beurre (+32%), dont les cours moyens ont augmenté de 22 et 20% respectivement, d'après la direction des études et des prévisions financières. Quant aux importations de sucre, le Maroc devrait importer 60% de ces besoins de consommation cette année, suite à une baisse de la production de sucre local de 11%, affectée par les inondations dans le Gharb et le Loukkos, selon la Cosumar. La seule accalmie est enregistrée au niveau des achats de blé. Les importations de cette denrée de base ont connu un repli de 33% sur la même période. Selon les données de l'Office des changes, les importations de céréales se sont établies à 41,5 Mq pour la campagne 2009/2010 (achevée en juin), en baisse de 29% par rapport à l'année précédente. Pourtant cette situation ne devrait pas durer longtemps. Et pour cause, «les importations de blé devraient se renchérir sur le deuxième semestre, suite à la récente flambée des cours internationaux (+30% en juillet)», note-t-on. Sans oublier la baisse de 22% de la production céréalière de la campagne agricole 2009/2010, estimée à 80 millions de quintaux, par rapport à la récolte record précédente (102 Mq). Une situation de plus en plus inquiétante, d'autant que les recettes budgétaires ont accusé une perte, suite aux réductions fiscales (IS et IR). Chercher de nouvelles sources de recettes budgétaires et à minimiser au maximum les dépenses, tel est le nouveau défi que devrait relever l'argentier du royaume.