L'indice de confiance des ménages a connu une hausse de 1,2 point au 2e trimestre 2010. Les ménages ne voient pas d'un bon oeil l'avenir de leurs situations financières. Le bonheur et l'optimisme reviennent de plus en plus dans les rapports et les études sur les ménages, et le Maroc, à l'instar des autres pays, ne déroge plus à cette tendance : les résultats sur les ménages marocains sont, soit publiés à l'échelle nationale, soit incorporés dans des rapports régionaux ou internationaux. D'ailleurs, avec l'avènement du Ramadan, le Haut commissariat au plan (HCP) vient de publier sa dernière note trimestrielle portant sur l'évolution de l'Indice de confiance des ménages (ICM), de leur perception de l'évolution de l'environnement socio-économique global et de leur situation personnelle. Premier constat conclu par les statisticiens du département d'Ahmed Lahlimi : l'indice de confiance des ménages a connu une appréciation au deuxième trimestre 2010. Cet indicateur a enregistré une légère hausse de 1,2 point par rapport au même trimestre de 2009. Ces résultats rejoignent à peu près ceux avancés, le mois précédent, par le cabinet de recrutement Bayt.com. Ce dernier avait en effet annoncé que la confiance des ménages au Maroc s'est améliorée, gagnant par la même occasion 3,9 points par rapport au premier trimestre de l'année en cours. A en croire les conclusions des deux organismes, il semble que cette confiance s'est rétablie chez les Marocains. Une conclusion confirmée par la note du HCP avance que «les déclarations des ménages font ressortir, au deuxième trimestre de 2010, par rapport au même trimestre de 2009, une opinion plus favorable concernant l'évolution future du niveau de vie», tout en ajoutant que «le solde relatif à cet indicateur a augmenté de 6,3 points». Le département de Lahlimi continue sur le même élan pour indiquer que «les ménages expriment une opinion plus optimiste concernant les perspectives d'évolution du niveau de vie (+2,3 points) et une autre, plus pessimiste, quant à l'évolution passée du niveau de vie (-2,8 points)». Toutefois, les conclusions du HCP ne donnent pas assez de précisions sur la catégorie de ménages concernés par l'étude, même si le siteweb officiel du département apporte un chiffre rond sur le nombre de ménages sondés (3000). Pour commenter cette supposée lacune, Dr Bouâzza Kherrati, président de l'Association marocaine de protection et d'orientation du consommateur (AMPOC), n'hésite pas à déclarer au Soir échos que «tant que le HCP reste discret sur l'échantillon, la tranche d'âge, la catégorie socioprofessionnelle des ménages, les régions sondées, on ne peut pas généraliser et dire que les Marocains sont optimistes». Dans le volet des prévisions d'évolution du niveau général des prix pour les 12 prochains mois, «les ménages marocains témoignent d'un degré important de pessimisme (perte de 7 points au niveau du solde de cet indicateur)», souligne le document. Ce constat négatif, le HCP l'impute à l'envolée des prix de l'alimentation et de l'habitation qui connaîtront les augmentations les plus importantes dans les mois à venir avec un écart, en termes de solde, de -10,3 et de -7 points respectivement entre les deux premiers trimestres de 2010. Aussi, les ménages jugent leur situation financière future comme négative. Pour cette dernière, les résultats du HCP, en termes de soldes (différence entre les pourcentages des réponses « amélioration » et les réponses « détérioration »), révèlent une perte de plus de 10 points entre le 2e trimestre 2009 et celui de 2010. Selon Mohamed Benkaddour, président de la Confédération des associations des consommateurs au Maroc, le pessimisme des Marocains quant à hausse des prix, est plus que normal : «A l'approche du Ramadan, les métiers informels se multiplient, ce qui rend difficile le contrôle des prix. Cequi engendre inévitablement une équation déséquilibrée entre l'offre et la demande. Le consommateur devient alors le maillon faible de la chaîne de consommation, car c'est lui le plus touché».