Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est rendu en France les 21 et 22 février après plusieurs voyages à travers le monde. Cette visite fait partie d'une tournée diplomatique qui le conduira au Japon, en Corée du Sud, en Inde, au Pakistan, au Qatar et à Oman. Le président palestinien compte profiter du vide diplomatique israélien dû à l'absence sur la scène internationale du ministre des Affaires étrangères israëlien, Avigdor Lieberman, boycotté par les Américains et les Européens. Les Israéliens, réconfortés dans leur stratégie du défilement, font diversion en relançant l'idée d'une paix séparée avec les Syriens ou en menaçant l'Iran d'une frappe. Mahmoud Abbas incapable de trouver un terrain d'entente avec Hamas ne peut faire d'annonce vraiment nouvelle, d'ailleurs, le programme officiel de la visite à Paris stipule qu'il a seulement l'intention de discuter avec le président Sarkozy de la relance du processus de paix: «Le but de cette visite est d'informer les dirigeants français des derniers développements dans la région et nous solliciterons le soutien du président Sarkozy pour les discussions avec Israël afin de parvenir à un accord sur les frontières palestiniennes.» Abbas s'est rendu en France les 21 et 22 février La paralysie de Mahmoud Abbas a pour origine l'incapacité du président Barack Obama à exercer une pression déterminante sur Israël. Or sans les Etats-Unis, le processus de paix ne peut se remettre en marche et Mahmoud Abbas n'a pas de raison de proposer un programme concret de propositions pour la paix. Quant à l'agitation de la menace de proclamer unilatéralement un Etat Palestinien, elle a embarrassé les Européens: même avec toute la compassion du monde, on ne peut reconnaître un Etat qui n'a pas encore de territoire. Le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt avait déclaré à ce propos: « Je ne pense pas que nous en soyons là. J'aimerais que nous soyons en mesure de reconnaître un Etat palestinien mais il faudrait d'abord qu'il y en ait un, donc je pense que c'est quelque peu prématuré. » Preuve en est le désaveu cinglant de Nicolas Sarkozy, à la suite de François Fillon, de la proposition de Bernard Kouchner d'appeler à la «proclamation rapide d'un Etat palestinien, avant même la négociation sur les frontières»… Pendant ce temps là, les Israéliens, réconfortés dans leur stratégie du défilement, font diversion en relançant l'idée d'une paix séparée avec les Syriens ou en menaçant l'Iran d'une frappe sur ses installations nucléaires. L'absence de négociations les conforte dans leur vision du Grand Israël.