Des sections locales de la Fédération nationale des professionnels des taxis ont confirmé qu'elles feront partie du débrayage. Les considérations politiques seront présentes lors de la prise de la décision finale, prévue ce mercredi à 5 heures. L'UNMT, le bras syndical du PJD, n'a pas encore tranché sur sa participation à la grève des transports du 8 février. Mohamed Battane, le secrétaire national de la Fédération nationale des professionnels des taxis (FNPT) laisse la porte ouverte à toutes les éventualités. «Une réunion est prévue ce mercredi à 5 heures au siège de la Fédération pour une décision finale». Et d'ajouter «si participation il y aura c'est uniquement pour des questions d'ordre social à savoir la couverture médicale, l'inscription à la CNSS et l'accès au logement. Quant au code de la route, il est maintenant trop tard pour le bloquer ou l'annuler, sachant que le texte a été adopté par les deux Chambres du Parlement». A l'image de son supérieur hiérarchique, en l'occurrence Mohamed Yatim, le SG de l'UNTM, Battane joue également la prudence. Dans des déclarations à notre journal, Yatim a renvoyé la balle dans le camp du FNPT, précisant : «nous avons délégué la décision de la participation ou non à la grève du 8 février à notre syndicat des transports». Contrairement à la prudence exprimée par Battane et Yatime, il n'en demeure pas moins que des sections locales de cette fédération affiliée à l'Union nationale marocaine du travail ont affirmé leur participation à la grève du 8 février. Mohamed Mahdi, le secrétaire général de l'Union des syndicats professionnels du transport, ne dément pas ces informations. «Des sections locales de la Fédération nationale des professionnels des taxis ont confirmé qu'elles feront partie du débrayage du 8 février». Par ailleurs, d'aucuns estiment que si le bras syndical du PJD via la FNPT cautionne la grève de la semaine prochaine ce sera alors pour des considérations purement politiques. Et pour cause, les propositions d'amendements du groupe PJD au Parlement sur le code de la route n'ont pas été prises en compte lors des discussions à la Commission des Finances. Un communiqué sanctionnant la fin de la session d'automne émanant du groupe présidé par Mustapha Ramid a fait état de ce malaise, précisant que les islamistes ont présenté 67 amendements au texte de Karim Ghellab dont seulement 7 ont été acceptés. C'est peu mais en fin de compte, c'est mieux qu'à la deuxième Chambre où aucun amendement des trois Conseillers de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) n'a été retenu. Une lecture que rejette, bien évidemment, Mohamed Battane, soulignant que sa Fédération est «parfaitement autonome» et qu'elle prend ses décisions «sans se référer au PJD». Une version qui se respecte, mais qui ne tient pas la route, connaissant les relations structurales et structurantes entre la formation d'Abdelilah Benkirane et l'UNTM. «La mobilisation pour la grève du 8 février va crescendo. De nouvelles associations professionnelles de Assa à Tanger nous ont rejoint». C'est du moins ce que ne cesse de répéter Mohamed Mahdi, le secrétaire général de l'Union des syndicats professionnels du transport. Sur position des grandes Centrales syndicales vis-à-vis de ce mouvement d'arrêt, notre interlocuteur se montre assez réservé. «Pour le moment, les Centrales les plus représentatives ne se sont pas prononcées contre la grève». Ce qui est à ses yeux «une initiative louable de leur part». Et de rappeler que «la présence des Centrales dans le secteur du transport est faible». Ce qui explique, selon lui, le nombre très élevé de syndicats et d'associations des transports. «Lors de la grève d'avril 2009, les grands syndicats, suite à une réunion avec le Premier ministre, avaient appelé à l'arrêt de la grève, en vain. Alors que quelques minutes après l'appel des associations, l'activité avait repris», soutient notre interlocuteur.