Apparemment, affranchi des bisbilles partisanes, l'homme a trouvé dans la question du Sahara, la meilleure riposte à ses détracteurs. Darif : «En multipliant ses interventions sur le Sahara au Maroc ou à l'étranger, ElYazghi tente de répondre à la question du rôle d'un ministre d'Etat sans portefeuille?» Après une traversée de désert qui a duré quelque mois, Mohamed ElYazghi est de nouveau à la une de l'actualité. Il s'offre un come-back sur un terrain aussi sinueux que capricieux qu'est le dossier du Sahara. Il le fait sien. Apparemment, rassasié ou dans une moindre mesure affranchi des bisbilles et autres magouilles partisanes, l'homme a trouvé dans la question du Sahara, la meilleure riposte à ses détracteurs. Et ils sont nombreux depuis qu'il a accepté d'intégrer l'équipe de Abbas El Fassi en sa qualité de ministre d'Etat sans portefeuille et la recette idoine pour être bien vu par le pouvoir. Samedi, à Tan Tan, l'ancien premier secrétaire a réussi la prouesse de réunir des figures historiques de l'Armée de libération nationale et de la gauche politique, tels Bensaid Aït Idder, Mohmed Aït Kaddour ou encore Abbas Bouderka, pour parler, et c'est une première au Maroc, de El Ouali Mustapha Essayed qui n'est autre que le fondateur du Polisario décédé en 1977. Un décès ou un assassinat politique, la deuxième thèse est celle que privilégie Rabat. Officiellement, c'est la jeunesse de l'USFP qui a organisé cet événement mais il est fort probable que les jeunes du parti de la Rose aient la ténacité et les arguments nécessaires pour convaincre les autorités d'autoriser cet événement. Autre corroborant cette version, c'est le ministre d'Etat et ses invités qui se sont accaparé la parole et l'attention de l'assistance, « au point que les séparatistes présents à la salle ne se sont pas manifestés à l'exception d'un membre de la section locale d'Annahj Addimocrati, dont les affinités avec le Polisario sont un secret de polichinelle, qui a pris la parole pour appeler à l'autodétermination du peuple sahraoui », précise une source présente à la conférence. Au delà des témoignages des intervenants Bensaid Aït Idder, Mohmed Aït Kaddour et Abbas Bouderka qui avaient côtoyé El Ouali Mustapha Essayed, c'est incontestablement ElYazghi qui était la vedette de cet événement pour avoir réussi à convaincre les autorités de bénir une rencontre consacrée au fondateur du Polisario. Le politologue Mohamed Darif déclare que «la participation de Mohamed ElYazghi a une lecture organisationnelle. C'est un fort soutien à son fils Ali à la tête de la jeunesse de l'USFP voilà quatre mois et qui fait fait face à une vague de contestation. En choisissant un thème qui se rapporte à la cause nationale, le jeune Ali gagne d'abord des galons, ensuite consacrer une rencontre contre le fondateur du Polisario est le prolongement de la réunion de la Suède, en marge des travaux de l'Internationale jeunesse socialiste, entre une délégation de la jeunesse de l'USFP conduite par Ali ElYazghi et des représentants du Polisario ». L'universitaire précise qu' « en multipliant ses interventions sur la question du Sahara au Maroc ou à l'étranger, Mohamed ElYazghi tente de répondre à la question qui taraude bien d'esprits : quel rôle pour un ministre d'Etat sans portefeuille dans le gouvernement de Abbas El Fassi? Officieusement, il fait sien le dossier de l'intégrité territoriale bien entendu en s'appuyant sur son histoire et ses multiples relations avec les fondateurs du Polisario au sein de l'UNFP ou l'USFP, c'est à-dire avant qu'ils ne succombent aux sirènes du séparatisme et les partenaires étrangers notamment au sein de l'Internationale socialiste ». Et de conclure que « les actions de Mohamed ElYazghi sur le dossier du Sahara ne sont que le prolongement d'initiatives entreprises en 1998 par le gouvernement Youssoufi dans les pays d'Amérique latine ».