Après la Hollande qualifiée mardi aux dépens de l'Uruguay, c'est au tour de l'Espagne de poinçonner son ticket pour la finale de dimanche. Une sublime finale entre le champion d'Europe, l'Espagne qui a géré ses matches du Mondial sans complexe et une équipe hollandaise qui a séduit le public. En sortant du vestiaire allemand vers 23 heures, Bastian Schweinsteiger porte tout le poids du monde sur les épaules. La défaite contre l'Espagne (0:1) en demi-finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 est passée par là et visiblement, elle a laissé des traces. En attendant les journalistes, Schweini s'adosse au mur et à l'espace d'une seconde, on croit qu'il va quitter les lieux. Heureusement, il est rapidement rejoint par son sélectionneur. Ensemble, les deux hommes tentent de trouver une explication à cette douloureuse défaite. «Quel dommage d'échouer si près du but», se lamente l'international allemand. «Contrairement à ce qui s'était passé contre l'Angleterre et l'Argentine, nous n'avons pas joué à 100% de nos capacités. Nous avons eu des occasions mais nous n'avons pas su en profiter. Malgré tout, nous avons réussi un bon tournoi. Nous pouvons être fiers». Le jeune Toni Kroos a bien failli donner l'avantage à la Mannschaft, mais sa reprise au point de penalty a été brillamment repoussée par Iker Casillas à la 69e minute. «J'aurais pu faire la différence», reconnaît le milieu de terrain, «Si j'avais marqué, la suite du match aurait été très différente». Comme en 2006, la Mannschaft échoue aux portes de la finale. «Nous avons peut-être manqué d'audace. Nous avions une belle opportunité de jouer la finale mais la réussite n'était pas de notre côté. Les Espagnols ont très bien joué et ils méritent leur victoire. Je leur souhaite bonne chance pour la finale», explique le gardien Manuel Neuer. Comme en 2006, la Mannschaft échoue aux portes de la finale. Malgré cet ultime revers, la plus jeune sélection allemande à disputer la Coupe du Monde de la FIFA depuis 76 a convaincu tout au long de cette édition sud-africaine. Joueurs et entraîneurs semblent d'accord pour dire que l'équipe a raté sa demi-finale. Néanmoins, «cette génération a un bel avenir devant elle. Dommage que nous n'ayons pas été épargnés par les blessures. Maintenant, il faut continuer à travailler ensemble pour aller encore plus loin», souligne Schweinsteiger. Invité à décrire ses joueurs en quelques mots lors de la conférence de presse, Joachim Löw n'a voulu retenir que le positif : «Ils sont dynamiques, ils ont envie d'apprendre et ils ont faim de succès». Des termes qui laissent à penser que leur heure viendra tôt ou tard. Comme en finale donc de l'UEFA EURO 2008, l'Espagne s'est imposée. La Roja se paie donc un billet pour le Soccer City Stadium, dimanche 11 juillet. Les hommes de Vicente del Bosque auront donc la joie d'affronter les Pays-Bas en finale qui offrira forcément un champion du monde inédit. Les Néerlandais ont déjà perdu deux finales, tandis que ce sera une première pour les Espagnols. Décidément, la première édition de la Coupe du Monde de la FIFA organisée sur le sol africain aime les surprises. Au terme de deux demi-finales tendues, les Pays-Bas et l'Espagne se sont octroyé un billet pour la grande finale d'Afrique du Sud 2010. Ce duel 100% européen accouchera d'un champion inédit, le huitième de l'histoire. Opposées à des équipes qui cumulaient cinq titres mondiaux, l'Oranje mécanique et la Furia roja ont su se transcender et laisser l'Uruguay et l'Allemagne sur le carreau. Désormais les deux pays sont à 90 minutes au moins d'un titre mondial qu'ils méritent autant l'un que l'autre. Les Néerlandais déploient depuis 25 matches un football terriblement efficace qui leur a systématiquement évité la défaite. En cas de succès ce dimanche, ils pourraient devenir le deuxième champion de l'histoire à signer un parcours parfait, compétition préliminaire et phase finale comprises. Seul le légendaire Brésil de 1970 a réussi cet incroyable exploit dans toute l'histoire du ballon rond. De son côté, l'Espagne, tenante du titre européen, est en passe de réussir un fabuleux doublé. Victorieuse d'une Allemagne qui s'était montrée impitoyable contre l'Angleterre et l'Argentine, elle aborde le match décisif en pleine confiance, sûre de la qualité et de l'efficacité de son football technique et plaisant. Seule l'Allemagne a déjà remporté les titres européen et mondial coup sur coup, en 1972 et 1974.