Il a fallu attendre 17 mois pour que la direction de l'USFP puisse enfin tenir la très attendue conférence organisationnelle. Une résolution, faut-il le rappeler, de la deuxième mi-temps du 8e congrès du parti, tenu en novembre 2008. Un rendez-vous, proclamé crucial par les ténors de l'USFP, afin disent-il d'insuffler une nouvelle dynamique à même de leur faire oublier la débâcle électorale des législatives de septembre 2007. Un remède efficace ou juste un placébo ? Le proche avenir nous le dira. Et pourtant, la convention de l'USFP a cumulé bien de retards. Annoncée d'abord en mai, elle a été ensuite renvoyée au juin pour en fin de compte être tenue début juillet. Habib Malki ne partage pas cet avis. L'ancien ministre de l'Enseignement déclare que «2009 a été une année électorale. Il fallait attendre la fin de ce processus. Et c'est en novembre 2009 qu'a été créée la commission préparatoire de cette convention». Euphorique, Malki annonce que les recommandations de la conférence ont été toutes adoptées à l'unanimité. Il n'y a aucune voix discordante. Signe de l'adhésion de tous les militants de l'USFP». Et de poursuivre que «le principal message de la tenue de cette convention est d'accélérer la transformation du parti en une véritable institution qui obéit à des règles qui transcendent les personnes, les humeurs et les caprices». A une question si l'USFP est sur cette voie ? Malki, fidèle à son habitude, l'esquive et se contente de livrer ce message «c'est par la démocratie interne qu'on atteindra ce stade et non par le dictat des humeurs». Dans l'histoire de ce parti, nombreuses sont les brebis égarées qui ont retrouvé le droit chemin par le miracle de l'octroi de poste de responsabilités. La conférence organisationnelle de l'USFP a , comme il fallait s'y attendre, renvoyé aux calendes grecques l'examen des courants internes au sein du parti. D'ailleurs le projet de la palteforme de cette conférence est resté évasif sur cette épineuse question et ce, en présentant deux approches différentes : une qui se prononce en faveur de la légalisation des courants pour une meilleure gestion des divergences des positions et une autre, celle prônée par la direction, qui souligne qu'«actuellement, le parti ne connait pas de divergences sur fond politique ou idéologique à même de donner naissance à des courants». Et même si elles existent «elles sont d'origine personnelle et il serait utile de mettre en place les procédures à même de les gérer» (extrait du projet de la plateforme p 23). Ce passage a le mérite de clarifier les dissonances qui se donnent de la voix au sein de l'USFP. Pour la direction, toute opposition à sa ligne est motivée par des ambitions personnelles non-assouvies. Dans une certaine mesure, elle a raison. Dans l'histoire de ce parti, nombreuses sont les brebis égarées qui ont retrouvé le droit chemin par le miracle de l'octroi de poste de responsabilités. Le premier secrétaire de l'USFP, Abdelouahed Radi dans une allocution a déclaré que «le narcissisme est un danger qui menace la démocratie». Est-là une allusion à Larbi Ajjoul, Ali Bouabid et Mohamed Achâari ? Les trois hommes ont certes participé aux travaux de cette convention mais ont refusé de monter sur l'estrade réservée aux membres du Bureau politique. Le parti a-t-il dépassé la crise de l'élection de Abdeklouahed Radi à la présidence du parlement ? «La tenue de cette convention est un dépassement», déclare sommairement Habib Malki. Convention de l'USFP Adoption du scrutin par liste Les participants à la conférence organisationnelle de l'USFP se sont par ailleurs mis d'accord sur le mode de liste pour la désignation des candidats du parti. Une décision en déphasage avec les discussions sur l'utilité d'un retour au mode uninominale lors de l'échéance des législatives de 2012. Habib Malki, membre du Bureau politique, souligne que ce sont deux logiques diamétralement différentes. La convention de l'USFP a connu une faible participation des militants, c'est dire que il y a anguille sous roche. «Nous étions plus de 240 personnes. C'est un taux moyen, mais la qualité du débat sur un sujet difficile qu'est l'organisation a connu une forte adhésion», souligne ce membre du Bureau politique. Côté présence, notons celles de Mohamed Elyazghi, l'ancien premier secrétaire du parti et Habib Cherkaoui, ancien membre du bureau politique en rupture de ban avec ses camarades. Parmi les absences remarquées, il y a celle de Mohamed Lahbabi. Figure emblématique de l'USFP et proche collaborateur de Abderrahim Bouabid qui ne faisait pas dans la dentelle lors de ce genre de réunion du parti.