Les besoins de financement devraient continuer d'augmenter. La croissance de l'économie nationale se situerait à 4,3% en 2011. Le déficit structurel de la balance des paiements ne cesserait de se creuser. L es perspectives de croissance de l'économie nationale en 2011 et à moyen terme (2015) ne sont plus rassurantes. Fini le discours selon lequel le Maroc est resté intact face à la tourmente de la crise financière et économique qui a secoué les fondements du capitalisme et de la logique libérale. «on aurait cru que 2011 serait l'année de la relance de la machine économique internationale. Pourtant, l'environnement international semble devoir connaître une convalescence difficile», affirme Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au plan. C'était à l'occasion de la présentation mercredi à Casablanca des derniers travaux du Haut commissariat au plan. Les scénarios prévisionnels fournis par l'institution officielle font état d'une continuation de la détérioration des équilibres macroéconomiques. Les besoins de financement de l'économie continueraient leur tendance à l'accentuation, en lien avec le déficit structurel de la balance des paiements qui ne cesse de se creuser. Un problème qui se pose aujourd'hui plus que jamais avec acuité. Ce qui signifierait un épuisement des stocks des reserves pour financer les besoins de l'économie. Sur ce chapitre précisément, il convient de noter que le taux d'épargne nationale atteindrait 31,7% du PIB en 2011. Au moment ou celui relatif à l'investissement s'établirait à 38% du PIB. Par voie de conséquence, le compte épargne-investissement dégagerait un déficit de l'ordre de 6,3% du PIB. Le jeu d'hypothèses retenu montre que la demande mondiale adressée au Maroc s'inscrirait dans une trajectoire descendante tombant ainsi de 6,2% en 2010 à 5,8% en 2011. Il en ressort également que la croissance de l'économie nationale se situerait à 4,3%. Pour le détail, le PIB non agricole verrait son niveau s'accélérer de 5,4%. Cette évolution est imputée à la progression enregistrée aussi bien au niveau du secteur secondaire que celui tertiaire et qui s'est établie respectivement à 5,7% et 5,3%. par contre la valeur ajoutée du secteur primaire connaitrait une tendance à fléchir de l'ordre de 2,7%. il faut savoir que «la résilience» affichée jusque-là par notre économie, en témoigne son rythme de croissance, est due essentiellement aux performances de la demande intérieure, principalement la consommation finale des ménages et au dynamisme de l'investissement. Selon le HCP, la demande intérieure continuerait de tirer la barre de la croissance vers le haut, avec une contribution de 5,7 points contre 5,3 points en 2010. «ceci serait dû, notamment, au dynamisme de l'investissement brut de la consommation finale des ménages», est-il précisé. Dans ces conditions, Lahlimi n'a pas manqué de rappeler que face au contexte international incertain nul ne peut prétendre savoir exactement la destination du vent de la crise qui souffle fortement ces temps-ci sur le vieux continent. Il faut «gérer avec précaution et manier avec prudence», au risque de perdre le contrôle. Déjà des signes pour la politique budgétaire 2011 sont là. Le prix moyen du pétrole brut devrait atteindre 83 dollars/baril au lieu de 80 dollars/baril, selon les hypothèses du budget économique exploratoire. Les prix des matières premières non énergétiques sont appelés eux aussi à s'accroitre de 14%. Sans parler de la parité euro-dollars, qui devrait connaître un baisse pour s'inscrire à 1,28 contre 1,37 en 2009. Et pour les causes, les difficultés budgétaires des pays de la zone euro, qui auraient failli mettre en question la viabilité de la devise européenne ainsi que toute la construction économique. Bref, un constat qui peut être tiré de ces prévisions de croissance de notre économie, c'est celui de la mise en vigueur d'une politique d'austérité en 2011.