Il fixe une deuxième échéance pour 2013. Un budget global de 2,2 milliards de DH pour les projets phares. Un comité de pilotage national qui se réunit trimestriellement. Ahmed Reda Chami, ministre du Commerce et de l'industrie, mais également des nouvelles technologies, ne veut pas être associé uniquement au plans Emergence et Rawaj et les projets y afférents. Il tient à mettre en avant sa troisième mission qui se rapporte aux technologies de l'information. Décidément, Chami ne veut pas rompre avec sa longue carrière dans les TIC notamment chez Microsoft. Pour mettre en avant ses efforts pour le e-gov, le ministre fait appel à un parterre de directeurs de publications de la presse marocaine pour leur montrer ses réalisations dans le chantier e-gov. Ce sont tous les projets initiés au niveau des ministères et administrations publiques pour permettre une offre de services informatisée et/ou en lignes à leurs clients, qui ne sont autres que les citoyens marocains chacun selon ses besoins. Un chantier qui mobilise pour rappel la coquette somme de 2,2 milliards de DH. Comment le projet a-t-il été structuré depuis le départ ? Chami dit avoir commencé par faire un benchmark à l'échelle international pour recenser les services publics informatisés et offerts en lignes. Il en a identifié une centaines qui sont les plus répandus à l'échelle mondiale. Cette sélection a été recoupée avec les besoins et les spécificités locales. Ce qui a donné lieu à une liste définitive de 89 services publics inscrits dans le projet e-gov. Chaque ministère ou administration publique est tenue de créer une structure de pilotage de son ou ses projets e-gov. Au total, il y a 41 responsables de projets e-gov déjà installés dans les institutions publiques concernées. L'ensemble des ces structures ministérielles sont chapeautées par un comité interministériel qui pilote l'ensemble du projet à l'échelle nationale. Ce comité national compte 15 membres, mais il est question de constituer une direction du pilotage qui comprend des experts internes et externes à l'administration. Le comité national a déjà tenu deux sessions, mais ces rencontres sont désormais programmées à cadence trimestrielle. Parmi les 89 projets recensés au départ, six d'entre eux sont déjà opérationnels. Il s'agit de la gestion des dépenses publiques, du suivi des remboursements, qui sont des projets d'utilisation internes au ministère des Finances. Les services destinés au grand public, qualifiés d'opérationnels, sont, selon Chami, le système Badr pour les Douanes et les déclarations en lignes de l'IS et la TVA (Simpl_IS et TVA). Ajoutée à cela la déclaration sociale des employés. Chami promet d'en réaliser 15, «au plus tard», en 2011. Dix de ces quinze disposent déjà d'une feuille de route pour leur réalisation. Il s'agit d'abord de la mise en ligne des services consulaires en faveur des PME. Ces derniers se plaignent toujours du traitement réservé dans bon nombres de représentations diplomatiques à l'étranger. À tel point, que des Marocains d'Espagne ont organisé des manifestations pour contester la défaillance des services consulaires. Chami promet l'extension du paiement en ligne à l'ensemble des services consulaires. Plus encore, il annonce la livraison en ligne de ces services, sans que le MRE se déplace. Mais cela nécessite la mise en application de la signature électronique. Deuxième chantier à boucler dans moins d'un an, la modernisation de l'Etat civil. Un service déjà opérationnel, notamment à Casablanca, selon Chami, encore faut-il le généraliser. Au niveau des impôts, il reste à lancer la déclaration électronique de l'IR à travers la dématérialisation de 17 procédures. Deux autres projets rentrent dans le cadre de la dématérialisation. Ils concernent la commande publique et les procédures d'import-export dans les ports. Le premier projet sera lancé d'ici fin 2010 alors que les tests nécessaires pour le second (import-export) commenceront ce mois dans les ports de Casablanca et Agadir. À ces projets s'ajoutent la création d'entreprises en ligne et le Système d'informations de l'éducation nationale qui traitera 10.000 établissements publics. Le projet e-gov prévoit également la création de deux identifiants communs, l'un pour l'entreprise dont le décret devrait être incessamment appliqué et un autre portant sur tous les citoyens qui ne disposent pas encore de feuille de route. Les deux derniers projets qui disposent d'une feuille de route à l'horizon 2011 sont la mise en place d'une plate-forme de certification électronique et la création d'un cadre d'interopérabilité entre l'ensemble des services publics rentrant dans le cadre du projet e-gov. Outre les projets à lancer avant fin 2011, Chami fixe une deuxième échéance, à l'horizon 2013, avec à la clé des projets déjà en cours comme celui des passeports biométriques, les taxes en ligne, la gestion des retraites, le système de paie, le changement d'adresse, la gestion des ressources et le portail fédérateur des services e-finances. Sept autres projets disposent déjà d'une feuille de route. Il s'agit du registre de commerce en ligne, la propriété industrielle, les relations avec les auxiliaires de justice (avocats, huissiers…), le visa sécurisé, la réservation des produits touristiques, le permis de conduire et carte grise électronique et la délivrance des autorisations homologation et agrément. Reste à mettre en place des feuilles de routes pour trois projets à savoir le portail RH de l'éducation nationale, l'inscription en ligne dans les établissements universitaires et la déclaration électronique pour les droits d'enregistrement (simple enregistrement).