Le leader mondial de l'assurance crédit, Euler Hermès Acmar, investit le marché national du recouvrement. La filiale marocaine du spécialiste lance pour la première fois une prestation exclusivement dédiée au recouvrement de créances impayées au Maroc et à l'international. Entre 10 et 18% de commission «Action Recouvrement» est commercialisée à l'intention de toute entreprise confrontée aux impayés dans le cadre de ses relations commerciales au Maroc et à l'étranger. Le nouveau service englobe entre autres une prise en charge de l'ensemble des démarches amiables et judiciaires, une gestion sur mesure des dossiers et une information régulière de l'avancement des dossiers. Concrètement, pour chaque demande de recouvrement, Euler Hermès requiert un droit d'ouverture de dossier qui est fonction de la situation juridique du client et/ou de l'ancienneté de la créance. Précision importante, la mise en place d'Action Recouvrement est gratuite et la facturation ne court qu'à partir du moment où des demandes de recouvrement sont formulées. S'agissant de la tarification pratiquée, elle est établie sur la base d'un pourcentage prélevé sur les sommes récupérées. La commission est de 10à 16% pour le recouvrement de créances domestiques, et de 14 à 18% pour l'export. La tarification obéit à un système de tranches de récupération dégressives (plus le montant à récupérer augmente plus la commission diminue) et Euler supporte l'intégralité des frais de recouvrement amiables relatifs aux démarches effectuées au Maroc et à l'international. À vrai dire, Euler Hermès Maroc offrait déjà un service de recouvrement dans le cadre de ses solutions intégrées d'assurance crédit, et revendique même le plus fort taux de récupération de créances du marché (65%). Mais le lancement d'un produit dédié à cette activité est une première pour le groupe, sur le marché marocain du moins, car ce nouveau service figure déjà au catalogue produits du spécialiste dans le monde. Qu'est ce qui a décidé ce lancement? Principalement la dégradation accélérée des impayés ces derniers mois. À l'international, l'indice d'insolvabilité mondiale est à son plus haut depuis 15 ans. Plus spécifiquement, «les principaux partenaires du Maroc que sont la France, l'Espagne et l'Italie qui génèrent 70% des échanges extérieurs du Maroc (hors phosphate), devraient connaître des croissances molles voire des récessions en 2010. Et cela aura nécessairement des retombées négatives en termes d'insolvabilité», fait savoir Jean Christophe Battle, directeur général d‘Euler Hermès Maroc. Pour la seule Italie, une nouvelle hausse importante des défaillances de 15% est anticipée à moyen terme. Cette montée des défaillances à l'international a déjà pour corollaire la hausse des demandes de recouvrement formulées par les entreprises nationales sur les derniers mois. Se basant sur son portefeuille client Euler Hermès Maroc rapporte que les demandes de recouvrement ont dépassé la barre des 100 millions de dirhams en 2008 et ont été même portées à plus de 120 millions à fin 2009, tout cela en comparaison à une année 2007 de référence caractérisée par un niveau de 90 millions de dirhams. Certes, 2010 s'annonce sous le signe de la stabilisation, «mais cela s'opère à un niveau de demandes de recouvrement significatif», tempère Battle. Tout cela étant, le marché du recouvrement à l'export avec une part dans la demande nationale de recouvrement de 20%, est loin de satisfaire à lui seul les ambitions d'Euler Maroc. Aussi, le spécialiste attaque de front le marché domestique, comptant sur «une tendance structurelle du crédit inter-entreprise à l'impayé». Le jeu en vaut en tout cas la chandelle : Le marché national du recouvrement représente selon Euler Maroc, un potentiel de 5 à 6 milliards de dirhams. Mieux encore, seul 4 à 5 opérateurs sont aujourd'hui en mesure de se disputer ce gâteau.